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Les états membres de l’UE contre les travailleurs des plateformes

Nous avions publié un article annonçant la victoire des travailleurs et travailleuses des plate-formes contre une directive européenne (voir ci dessous). Mais hélas, ne jamais se réjouir trop vite. L’accord européen sur la directive donnant des droits aux travailleurs des plateformes vient d’être rejeté par les Etats membres sous l’impulsion de la France et sous l’influence des lobbies. Nous publions le communiqué de Leïla Chaïbi à la suite de ce blocage.

Emmanuel Macron fossoyeur de la directive pour les droits des travailleurs des plateformes.

Le 13 décembre dernier, après des mois de négociations, un accord sur la directive donnant des droits aux travailleurs des plateformes avait été conclu. Accord soutenu par la Commission Européenne, le Parlement Européen et la présidence de l’UE. Accord salué jusque dans le groupe Renew auquel appartient le mouvement d’Emmanuel Macron. Dragos Pislaru, président de la commission emploi du Parlement européen parlait d’un accord « qui assurera des conditions de travail justes et protégera les travailleurs ». Sylvie Brunet, députée européenne Renaissance évoquait même son « immense joie » à la vue de l’accord.

Cet accord devait être entériné le 22 décembre par les Etats membres réunis au Conseil de l’UE. C’était sans compter sur Emmanuel Macron et son gouvernement qui se sont alliés aux réactionnaires de l’Europe pour torpiller ce texte qui représentait une avancée pour tous les travailleurs des plateformes européens.

Emmanuel Macron a donc ouvertement organisé le torpillage de cet accord européen qui devait permettre de donner des droits à 30 millions de travailleurs et permettre à 5 millions de travailleurs ubérisés de devenir salariés et donc d’accéder à la protection sociale. Il confirme son aveuglement et sa politique de la terre brûlée, prêt à tout pour atteindre ses objectifs, sans prendre en compte ni l’intérêt général ni même l’avis de ses plus proches.

Non content de pourrir la vie des Français, Emmanuel Macron empoisonne aujourd’hui tout un continent. En exportant sur la scène européenne son jusqu’au boutisme idéologique, il torpille une avancée concrète, un texte d’intérêt général pour les Européens. Pour protéger ses amis d’Uber et compagnie. C’est indigne.

Leïla Chaïbi, eurodéputée La France Insoumise, le 22 décembre 2023.

En octobre 2022, nous avions interviewé Leïla Chaïbi, député européenne LFI, membre du Groupe The Left au sein du Parlement Européen ( https://gauche-ecosocialiste.org/la-rue-est-leur-usine/ Elle nous décrivait les mobilisations et la bataille en train de se mener pour aboutir à une directive européenne qui garantirait les droits des travailleurs des plateformes uberisées. Cette bataille a fini par porter ses fruits dans la nuit du 12 au 13 décembre 2023. Nous reproduisons ici l’article consacré à cette victoire par le site « l’Insoummission »

Une lourde défaite pour Uber et Deliveroo. Une belle victoire au niveau européen arrachée dans la nuit du 12 et du 13 décembre 2023, concernant les travailleurs de plateformes (VTC, UberEats, etc). L’Union européenne vient d’entériner la présomption de salariat des travailleurs des plateformes. Après une nuit entière de négociations entre le Parlement, la Commission et le Conseil européens, les trois institutions sont tombées d’accord, dans le cadre d’un accord de trilogue. Une négociation qui fait suite à une première victoire obtenue au Parlement européen en février 2023.

Une nouvelle victoire insoumise après celles obtenues de haute lutte lors de la niche parlementaire LFI du jeudi 30 novembre. Une avant-dernière marche avant les congés payés, le salaire minimum, la sécurité sociale ou la retraite pour des millions de travailleurs. Nous avons suivi cette bataille depuis ses débuts, menée avec force au Parlement européen par Leïla Chaibi, eurodéputée insoumise. « Jusqu’au dernier moment, les lobbies d’Uber, Deliveroo auront œuvré en coulisses pour saboter cette directive. J’aurais voulu que cet accord soit plus ambitieux, mais nous avons tenu bon, Uber n’aura pas fait sa loi en Europe », a-t-elle réagi. C’est un jour historique pour des millions de travailleurs.

Présomption de salariat pour les travailleurs de plateforme : l’UE entérine un accord qui va changer la vie de millions de travailleurs, Uber est défait

Une victoire pour des millions de travailleurs. Une victoire insoumise, obtenue grâce à 4 années de travail acharné de la députée européenne insoumise Leïla Chaibi pour le groupe de La Gauche au Parlement européen. Après une longue nuit de négociations entre les trois institutions européennes dans le cadre d’un « trilogue », un « bon accord » a été arraché, selon les mots de l’eurodéputée. Une directive pro-Uber a été évitée.

Deux éléments majeurs ont été arrachés pour cette nouvelle directive européenne. D’abord, le renversement de la charge de la preuve quand un travailleur fait une démarche de requalification auprès d’un juge. En résumé, le travailleur de plateforme n’aura plus à prouver devant le juge qu’il est bien subordonné. C’est comme si, aujourd’hui, vous deviez prouver à la justice que vous êtes innocent vis-à-vis de quelque chose… que vous n’avez pas fait. Désormais, ce sera à la plateforme d’apporter la preuve que le travailleur est indépendant.

Le rapport de force entre lui et la plateforme est complètement inversé. Deuxième élément obtenu : dès qu’un travailleur de plateforme sera requalifié en salarié, les autorités nationales (c’est-à-dire inspection du travail en France) auront l’obligation de s’assurer que les autres travailleurs de la plateforme ne sont pas, eux aussi, des faux-indépendants.

Concrètement, c’est une victoire pour des millions de personnes travaillant pour ces plateformes. Tout cela ouvre la porte au statut, donc aux congés payés, à la retraite, à la sécurité sociale. « Même si j’aurais voulu aller plus loin, c’est une avancée importante pour des millions de travailleurs », déclare l’eurodéputée Leïla Chaibi. « Empêcher qu’Uber et les lobbies écrivent la loi, arracher des victoires concrètes pour changer la vie des gens, voilà à quoi servent des élus insoumis ! », déclare-t-elle dans un édito pour L’insoumission.

Une avancée concrète et significative au regard du poids des lobbies au sein de l’Union européenne. À noter que le Rassemblement National a une nouvelle fois confirmé l’étendu de sa supercherie sociale : les eurodéputés RN ont brillé par leur absence durant toute la durée des négociations. Les droits des travailleurs ne les intéressent pas.

Une avant-dernière marche avant les congés payés, le salaire minimum ou la retraite pour des millions de travailleurs. Le fruit de 4 années de bataille insoumise. Un camouflet pour Uber et pour Emmanuel Macron, premier lobbyiste de la société de VTC, comme l’avait révélé le scandale des « Uber Files ».