Ils ou elles sont en France environ 4500 médecins, spécialistes qui font tourner les services d’urgences et de nombreux services à l’hôpital.
Iels ont un gros avantage pour les pouvoirs publics : précaires au niveau du contrat de travail ils ne coûtent pas chers. Payé·es avec un joli lance-pierre, iels assurent le service et enchainent les gardes de nuit et les astreintes pour améliorer l’ordinaire.
Iels ont parfois des compétences et des qualifications telles qu’ils contribuent à la formation des internes, assurent des fonctions de sénior figurant sur les tableaux d’astreinte…on pourrait rallonger la liste de leurs missions.
Iels ont franchi les obstacles administratifs pour pouvoir résider et travailler en France mais ne sont pas reconnu·es de plein exercice au motif que leur diplôme, ils ou elles l’ont obtenu hors de l’Union européenne (qui elle reconnait seulement l’équivalence des diplômes délivrés en Europe), le plus souvent en Afrique ou au Maghreb.
Iels portent un nom en conformité avec le jargon bureaucratique : les PADHUE, comprenez Praticiens à Diplôme Hors Union Européenne.
La combinaison des règles du ministère de la Santé pour leur permettre de continuer leur activité de soins avec celle sur la loi immigration fait émerger la menace d’expulsion et des OQTF ont déjà été reçues : iels sont environ 2000 concerné·es sur le territoire.
Coté ministère de la Santé, on a mis en place un dispositif de validation des connaissances (alors qu’iels sont en postes depuis plusieurs années) qui en fait est un concours avec un numerus clausus. Reçu·es avec plus de 15/20 aux épreuves, certain·es sont évincé·es.
Coté ministère de l’Intérieur, des consignes aux préfets ont été données sur le non renouvellement des titres de séjour pour ces médecins non admis·es.
Ces mesures aggraveraient encore plus la situation des hôpitaux publics, tout particulièrement des urgences, de l’anesthésie, de la gériatrie, de la psychiatrie ….
Le cynisme des autorités se révèle à son comble.
Une intersyndicale s’est construite avec appel à mobilisation et manifestation devant le ministère pour le 18 janvier.
Iels ont lancé une pétition en ligne à faire connaitre et signer :
Contre la xénophobie et pour contribuer à la défense du service public hospitalier !
Roland Foret