La chute de Bachar Al-Assad, dictateur sanguinaire responsable de centaines de milliers de mort·es et de millions de réfugié·es, ouvre une nouvelle page pour le peuple syrien. Pendant plus d’une décennie, son régime a écrasé toute contestation et plongé la Syrie dans une guerre dévastatrice. Une guerre du tyran contre son peuple. Si sa chute constitue un préalable à la reconstruction de ce pays martyrisé, les défis qui attendent les Syrien·nes restent immenses.
Ce qui se passe en Syrie révèle des dynamiques complexes :
1. Un conflit aux multiples dimensions
Ce conflit a été à la fois une lutte politique opposant un peuple en quête de liberté à un dictateur impitoyable, et une guerre d’influence entre puissances extérieures. La coexistence de ces deux dimensions a amplifié la tragédie syrienne.
2. Le rôle des puissances régionales et extérieures
Les puissances régionales, comme la Turquie et l’Iran, jouent un rôle clé dans ce théâtre d’opérations. En revanche, l’influence des États-Unis et des puissances occidentales semble s’être affaiblie, marquant un déclin relatif de leur poids au Moyen-Orient. Cette évolution, bien qu’à nuancer, a ouvert un vide stratégique où des acteurs locaux et régionaux imposent leurs propres agendas.
3. La Russie, soutien des dictatures
La Russie, loin d’être un contrepoids à une prétendue hégémonie américaine, s’est affirmée comme un soutien ouvert aux dictatures. En écrasant les aspirations démocratiques, elle protège des régimes qui pourraient menacer son propre pouvoir autoritaire, à l’image de ce que représentait la révolution syrienne.
4. Un risque de fracture au sein du bloc populaire
L’histoire récente, comme la révolution iranienne de 1979, montre qu’un affrontement interne pourrait émerger entre des forces islamistes, et des forces démocratiques au sein du bloc populaire syrien. L’issue de cette confrontation reste incertaine, mais elle sera décisive pour l’avenir du pays.
Aujourd’hui, le défi pour le peuple syrien est de reconstruire son pays en s’affranchissant de toutes les ingérences étrangères (y compris avec l’occupation illégale du Golan par Israël) et en renouant avec les espoirs démocratiques portés par le Printemps arabe, qui demeurent vivants. Ce renouveau doit s’inscrire dans une dynamique de justice, de réconciliation entre les communautés et minorités composant la Syrie d’aujourd’hui et de souveraineté populaire.
La communauté internationale a la responsabilité d’empêcher toute entrave extérieure à cette reconstruction et de soutenir les aspirations démocratiques des Syrien·nes. Elle devra notamment veiller à protéger les forces kurdes du danger d’écrasement par l’armée turque et ses alliés parmi les rebelles.
La chute de Bachar Al-Assad et de sa dynastie marque un tournant historique.
Nous savons que tout reste à faire. C’est pourquoi nous serons aux côtés des progressistes syrien·nes qui se battront pour un État de droit démocratique, social et égalitaire. Dans ce cadre, nous réaffirmons que toute tentation d’un régime islamiste constituerait une catastrophe supplémentaire pour le peuple syrien.
Le moment est venu pour les Syrien·nes de reprendre en main leur destin. La Gauche Écosocialiste exprime tout son soutien et toute sa solidarité au peuple syrien.
Communiqué de presse de la GES