Instagram RSS

Un pays qui ne se tient pas sage : Macron face à la censure populaire

François GOGLINS Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0

Au lendemain du vote sur la motion de censure trans-partisane, repoussée par neuf voix manquantes seulement, la grève se maintient dans les secteurs stratégiques du raffinage, de la propreté urbaine, à la SNCF, dans les ports et docks, etc. Les actions de blocages menées sur une base interprofessionnelle et intersyndicale, les rassemblements, les débrayages, et maintenant les occupations de places et manifestations nocturnes se multiplient, exprimant la colère très profonde du pays et manifestant l’entrée en lutte de la jeunesse et de la population au-delà du monde syndical. Le soutien de l’opinion au mouvement, et même à leur durcissement, est toujours aussi impressionnant, ce qui souligne la faiblesse du gouvernement Borne : sa loi est minoritaire et tout le monde le sait et le voit. En cherchant à passer en force par le 49.3 contre l’immense majorité de la population, en admettant explicitement qu’il a perdu la bataille démocratique face au mouvement social et à l’opposition parlementaire et échoué à faire voter sa loi, il a perdu toute légitimité et suscité un profond sentiment de dégoût et de révolte.

Le vote sur la motion de censure est un nouveau coup dur pour le pouvoir. Il l’a encore affaibli : il n’a manqué que neuf voix pour faire tomber un gouvernement complètement isolé, en minorité, et qui ne tient plus qu’à un fil, par la répression et un déni massif de la réalité. Depuis jeudi dernier, Darmanin a fortement aggravé le niveau de violence et de répression déployée contre les manifestant.es et les syndicalistes, multipliant réquisitions, violences, nasses et arrestations arbitraires.

Après avoir refusé de recevoir l’intersyndicale, Macron s’est exprimé en pleine crise pour dire « ni dissolution, ni remaniement, ni référendum – changez le peuple ! ». Et il n’oublie pas, dans un clin d’œil appuyé à l’extrême-droite, de s’en prendre aux titulaires du RSA qui dit-il « ne travaillent pas ». Réfugié comme un forcené derrière les dispositions les plus anti-démocratiques de la Ve République, il feint donc de croire que tout pourrait continuer comme avant, séquence après séquence… Comme si la crise majeure que nous traversons pouvait avoir une véritable issue en dehors de l’abrogation de sa réforme et de la démission du gouvernement Borne.

L’illégitimité de la réforme des retraites et du gouvernement est pourtant deux fois démontrée. Il doit retirer sa loi, mettre un terme à la répression. Elisabeth Borne doit démissionner. La résistance qui s’est développée depuis jeudi dernier et la puissante mobilisation sociale qui s’annonce pour demain jeudi 23 mars, sont l’expression d’un profond rejet populaire, où convergent la jeunesse, les salarié.es et la majorité de la population. Elles sont la réponse salutaire et digne d’un pays debout face au déni de démocratie d’un pouvoir aux abois.

La Gauche Ecosocialiste, membre de la France Insoumise, soutient les grèves, les blocages, les occupations et les manifestations qui se développent et rebondissent dans tout le pays. Elle dénonce les violences policières et la répression du mouvement social et des manifestations populaires.

La gauche politique rassemblée au sein de la NUPES doit se hisser au niveau de l’alternative globale – sociale, démocratique et écologique – dont le pays a besoin face à Macron et face à l’extrême-droite.

Communiqué de la Gauche écosocialiste, le 22 mars.