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Près de 1000 personnes au meeting de Jean-Luc Mélenchon à Rennes

Jeudi 14 décembre, avait lieu un meeting de Jean-Luc Mélenchon à Rennes. Le leader insoumis n’y était pas venu à Rennes depuis 2017 et il a fait salle comble : 650 dans la salle, 150 dehors, faute de place.

Mathilde Hignet et Frédéric Mathieu, les député·es LFI du département, ont d’abord pris la parole, rappelant la nécessité de faire bloc face aux attaques venant de toutes parts contre la France Insoumise, en particulier du pouvoir en place et de ses relais, mais aussi de groupes d’extrême-droite de plus en plus inquiétants, partout en France, et en particulier en Bretagne.

Après avoir eu quelques mots devant les militant·es n’ayant pas pu entrer dans la salle, Jean-Luc Mélenchon a pris place à la tribune pour une prise de parole d’un peu plus d’une heure et demie. En introduction, il a eu un discours fort, philosophique, sur le sens de la vie dans un monde en bouleversement et la place et l’engagement de chacun.e pour y faire face, du rôle en particulier d’une organisation comme la France Insoumise pour enrayer la marche du monde néo-libéral et ses conséquences sociales et environnementales.

Dans une longue intervention à propos du conflit Israël/Palestine, Mélenchon a rappelé les massacres en cours et le nécessaire et urgent cessez-le-feu réclamé dès le 8 octobre par son message sur Twitter, dont il assume le ton et le contenu, ainsi que les formes des interventions de la France Insoumise. Une position qui a valu au mouvement des attaques quotidiennes, à l’encontre de ses figures politiques et de ses militant·es, pendant que les Palestiniennes et Palestiniens, en particulier les femmes et enfants, sont victimes de massacres perpétrés par Tsahal depuis plus de deux mois. JLM a mis en avant le droit international (ONU, CPI) et rappelé les termes, assumés depuis le premier jour : crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Sans le veto des États-Unis, une résolution enfin votée par la France et demandant un cessez-le-feu, aurait été adoptée, rendant exécutoire l’intervention de la force militaire d’interposition onusienne. « Nous ne sommes pas pour un monde multipolaire. Nous sommes pour un monde ordonné », a conclu Mélenchon tout en demandant des sanctions contre le gouvernement israélien, comme il a été fait contre la Russie de Poutine.

Le meeting s’est poursuivi sur le thème de l’environnement et d’une COP 28 qui comme les autres COP — même s’il faut saluer les avancées, notamment l’expression « énergies fossiles », nommée pour la première fois — ne permet pas, par des mesures contraignantes, de stopper le désastre à venir et l’adaptation nécessaire à un nouveau monde, en plus de la lutte urgente pour en limiter les effets du réchauffement et du dérèglement climatique. Sans nucléaire comme réponse à la transition écologique, point vivement applaudi.

Puis, après un cours express sur le capitalisme financier et le « hold-up » de l’inflation que subissent nombre de citoyennes et citoyens, c’est probablement sur les questions sociales que le propos de Mélenchon a été le plus marquant. Il a tenu un discours humaniste dont on aimerait qu’elle ait une voix, mais qui est étouffée par les discours racistes et xénophobes à longueur d’antennes. Il n’y a pas de vague migratoire. Il n’y a pas de problème d’immigration. Il y a un problème de soin, de stigmatisation, de traitement indigne et inhumain envers des personnes qui fuient la misère, la guerre ou les effets du dérèglement climatique. Nous devons régulariser TOUTES ET TOUS les travailleur·euses sans papiers et résister aux fascistes. Résister aussi à l’air ambiant et au récit d’une inéluctable montée du RN (et du FN avant), et plus encore de faire entendre une autre musique et gagner la bataille des idées.

La crise de régime est à son comble, ainsi qu’un affaissement démocratique jamais vu, avec notamment le recours à 21 articles 49.3 à l’Assemblée nationale, et 143 sanctions disciplinaires. « Même Louis XVI avait moins de pouvoir », a tonné Mélenchon ! Les opposant·es politiques sont dénigré·es, sur des bases fallacieuses, empêchés de manifester, violentés physiquement ou par les peines prononcées. La laïcité, enfin, est détournée à des fins racistes, dont les musulman·es sont les premier·es à souffrir.

Enfin, sur les divisions à gauche, Jean-Luc Mélenchon a résumé ce qui unit la gauche : la planète, la paix et une vie digne pour toutes et tous. Si des organisations, à gauche, ont acté la fin de la NUPES, Jean-Luc Mélenchon entend poursuivre la bataille nécessaire : « Nous allons faire l’union populaire autour du programme des élections législatives ». Certain.es parmi nous ont regretté de ne pas entendre de mots permettant à la NUPES de rebondir, de main tendu explicite pour éviter une explosion mortifère de la gauche, compte tenu des enjeux actuels et à venir, y compris la séquence électorale de 2027. Mais les militant·es GES 35 ont participé aux tâches de préparation du meeting et c’est un vrai beau moment militant que nous avons vécu.

La GES d’Ille-et-Vilaine