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Pour un printemps de la NUPES

Photothèque Rouge /Martin Noda / Hans Lucas.

L’entêtement du président de la République à ne pas renoncer à la réforme des retraites accentue la crise de régime et rend encore plus urgent le passage à une Sixième République sociale et écologique. L’allocution du Président n’a rien résolue. Mais face à la dérive autoritaire de cet ultra-libéralisme désuet, la menace néofasciste raciste qu’incarne Marine Le Pen est sérieuse. D’ailleurs, le gouvernement est tenté de lui courir après. Les déclarations de Bruno Le Maire stigmatisant les Maghrébins et les Portugais en sont une nouvelle démonstration.

Nous devons donc rapidement incarner une alternative majoritaire, car la crise peut se dénouer politiquement bien avant 2027. Tout le monde reconnaît que nous avons besoin d’un acte 2 de la NUPES, notamment pour élargir à tous ceux qui se reconnaissent dans cette alternative, mais qui ne sont pas membres d’une des cinq composantes fondatrices. La NUPES doit devenir la maison commune de tous les syndicalistes, les militants associatifs ou les simples citoyens qui cherchent à prendre part à un débouché politique à cette situation de crise.

Mais une maison commune ne peut se construire que dans l’action avec des objectifs bien circonscrits. Nous devons aussi nous organiser de façon souple et respecter les rythmes et prérogatives des différentes organisations. Nous voyons bien que l’alchimie à mettre en œuvre est complexe, mais la situation politique nous oblige à avancer vite.

Je livre ici quelques propositions.

D’abord, nous devons nous organiser à la fois à la base – dans chaque village ou chaque arrondissement –, mais aussi au niveau national avec quatre objectifs distincts. Nous devons nous organiser pour soutenir les luttes, contre la réforme des retraites et plus largement pour la justice sociale, la planification écologique, l’égalité homme-femme et contre tous les racismes.

Nous devons nous organiser pour approfondir nos propositions. Nous disposons déjà de 650 mesures du programme commun des législatives et de toutes les propositions de loi défendues ensembles par des députés NUPES. Enrichissons ce corpus avec les remontées des citoyens et citoyennes.

Nous devons nous organiser pour débattre des prochaines échéances électorales pour que la gauche et l’écologie politique y soient rassemblées. C’est notamment vrai pour toutes les élections locales qui arrivent. Chaque situation locale est spécifique, mais nous devons toujours mettre en débat la possibilité et les conditions du rassemblement de la gauche et de l’écologie.

Nous devons nous organiser pour mettre en débat au sein de la société l’idée d’une constituante pour fonder une Sixième République. Jamais la Cinquième république n’est apparue autant à bout de souffle. La question de « qui décide » est posée à une échelle de masse avec la réforme des retraites. Profitons de ce débat qu’avait déjà initié le mouvement des gilets jaunes, pour mettre en débat ce que nous attendons d’une Sixième République !

Ces débats pourraient être menés ce printemps par exemple au sein de forums locaux de la NUPES de quatre types : forum des luttes, forum des urnes, forum pour un programme commun, forum pour une constituante. Ces forums pourraient aboutir à un forum national à la rentrée, qui mettent autour de la table toutes les forces souhaitant avancer ensemble !

Dans le respect de chacune des organisations, essayons d’élargir la NUPES pour que nos idées deviennent majoritaires dans le pays.

Alors chiche ?

Hendrik Davi. Publié en tribune sur Regards.fr