Aller au-delà de coopérations ponctuelles et s’engager dans la construction de campagnes communes, c’est ce qu’ont décidé Podemos et la France Insoumise. Mi-mars les deux mouvements ont annoncé le lancement d’un travail commun sur l’évasion fiscale.
Entre 60 à 80 milliards d’euros par an pour la France, autour 1 000 milliards d’euros par an pour l’Union européenne, c’est ce que représente l’évasion fiscale. Des sommes considérables qui privent les Etats de ressources à même de financer les services publics, les systèmes de protection sociale ou encore les investissements nécessaires à la transition écologique.
Si la Commission européenne est coutumière des déclarations énergétiques contre l’évasion fiscale, la réalité est tout autre. Récemment la Commission a publié une liste noire de paradis fiscaux considérablement réduite, excluant notamment tout pays de l’Union européenne, alors que des pays comme Malte ou le Luxembourg sont des paradis fiscaux notoires. Coté français ce n’est pas beaucoup mieux. Depuis 15 ans, 35 000 fonctionnaires des services fiscaux ont été supprimés, privant l’Etat de moyen pour traquer les fraudeurs fiscaux. Pire, des niches fiscales ont été créées pour faciliter l’optimisation fiscale.
Pour faire face à ce problème qui peut paraitre assez lointain mais dont les conséquences sont bien réelles, Podemos et la France Insoumise ont décidé de lancer une campagne commune combinant notamment des initiatives parlementaires concertées au Parlement européen, à l’Assemblée nationale et au Parlement espagnol.
Dans l’optique des élections européennes de l’année prochaine et dans la lignée des conférences du Plan B, l’objectif est aussi de rapprocher les deux mouvements par des actions concrètes et conjointes. Par ailleurs, d’autres partis européens ont également indiqué qu’ils étaient très intéressés par l’initiative. Un bon point d’appui pour resserrer les liens entre forces politiques désireuses de construire une autre Europe.
Pierre Marion