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Montreuil (93) : évacuation à La Baudrière

Le 22 août, vers 8h du matin, les occupant·es d’un squat anarcho-féministe LGBTQI « La Baudrière », soutenus par plusieurs dizaines de militant·es ont  été expulsé·es de l’immeuble qu’iels occupaient à Montreuil depuis novembre 2021.

Le dcuaiocèse, propriétaire des lieux, avait saisi la justice au début de l’été. L’évacuation, ordonnée par la préfecture de Seine St Denis, dès le lendemain de la décision de justice a duré plusieurs heures et a donné lieu à un déploiement totalement disproportionné des forces de l’ordre, rassemblant une centaine de policiers, dont des effectifs de la BRAV M et de la BRI, dans un quartier bouclé pendant une demi-journée.

L’opération a donné lieu à l’arrestation de 44 personnes (dont une quinzaine de soutiens), placés en garde à vue dans plusieurs commissariats du département. Elles ont toute été relâchées  le 23 août.

L’expulsion a eu lieu  quelques jours avant l’accueil prévu du convoi de l’eau lors de son arrivée en Ile de France.

Depuis son ouverture, le collectif des occupant·es avait fait de cet espace un lieu d’habitation et de soin destiné en particulier aux personnes transgenres, ainsi qu’un lieu d’organisation et d’expérimentation politique, et avait accueilli plusieurs luttes, notamment pour s’opposer à la gentrification de la ville. En effet un projet immobilier prévoit d’installer, en lieu et place de la Baudrière, des locaux commerciaux, une résidence privée comprenant une vingtaine d’appartements et des bureaux.

Si la mairie tente d’agir sur ce phénomène, elle peine à le contenir  face à une dynamique qui s’inscrit dans un territoire plus large, sous la pression du marché de l’immobilier et celle des Jeux olympiques.

Dans ce contexte, en pleine crise du logement et alors que des milliers de personnes précaires vivent à la rue, cette expulsion s’inscrit, selon les mots du préfet de Seine Saint Denis lui-même, dans une  « politique volontariste de résorption des occupations illicites de biens privés dans le département ». On peut au moins féliciter le préfet quant à son honnêteté sur les priorités gouvernementales : défendre, quoi qu’il en coûte, la propriété privée immobilière.