Montpellier, une ville de gauche
Le PS a régné en maître pendant de longues années sur la ville, le département et la région. Cette époque est bien finie. Lors de la dernière municipale, Saurel, pourtant notable PS, avait réussi une opération de type Macron pour prendre la ville. Pour lui aussi, le bilan catastrophique du gouvernement Hollande et l’effondrement du PS l’avaient bien aidé.
Mais lors de la Présidentielle, Jean Luc Mélenchon est arrivé en tête avec plus de 30 % et ensuite, une députée LFI a été élue sur la seule circonscription intra muros. Ce bon score de la France Insoumise, le résultat de 20 % pour EELV lors des Européennes, l’affaiblissement de la droite et ses divisions montraient clairement pour la gauche et les écologistes le chemin à prendre pour gagner la ville, celui du rassemblement. C’est en ce sens que nous avons travaillé sans relâche.
Eparpillement, décomposition à gauche et à droite
Les 14 listes présentées sont la manifestation évidente de l’éclatement politique, de l’irresponsabilité actuelle, et surtout de la crise des perspectives émancipatrices d’une gauche anticapitaliste .
A gauche, ce sont sept listes qui vont se disputer les suffrages. A noter que trois listes se réclament de l’écologie avec des têtes de liste issues d’EELV et que deux listes se revendiquent des Insoumis. Les appareils nationaux de ces deux forces n’ont respecté ni la volonté majoritairement exprimée des militant-es locaux, ni le résultat d’une primaire ouverte avec 800 votant-es. Cette dispersion rend plus difficile l’objectif initial de gagner la ville, et même celui de dépasser les 10 % pour chacune des listes.
A droite, l’éclatement et les egos sont au rendez vous. Saurel, maire Macron compatible, vient tout juste de dévoiler sa liste. Nous y retrouvons les principaux dirigeants des Républicains. Altrad, milliardaire local, est lui aussi sur le créneau ni droite, ni gauche mais recycle bon nombre de notables PS. Vignal, député LREM et candidat de ce parti, stagne dans les sondages entre 5 et 7 % ! La raclée est assurée pour LREM.
La construction du Rassemblement des Ecologistes et de la Gauche
Rassembler et co-construire une liste autour d’un programme social, écologique et démocratique a été à la base de notre démarche « Confluence ». La possibilité de gagner la ville vu l’affaiblissement, dû au mécontentement de Saurel, et la crise de la droite ont renforcé notre motivation.
A partir des Insoumis de Montpellier, nous avons construit une Confluence de celles et ceux pour qui il y avait urgence à changer la ville en répondant aux besoins des habitant-es, aidée dans cette étape par le dynamisme autour de la Carmagnole. Cette Confluence a établi, dès l’été, un rapprochement et des débats avec EELV. Mais les divisions et les luttes de clans d’EELV ont provoqué un premier éclatement. La peur de perdre le contrôle de la liste, la peur d’une liste trop marquée à gauche, ont provoqué le second éclatement amenant à la présentation des trois listes écologistes à ces élections.
Ceci, malgré les difficultés nouvelles, n’a pas empêché la construction d’une liste de rassemblement à partie des militant-es écologistes autour de Clothilde Ollier (notre tête de liste), de la majorité des Insoumis de Montpellier, du PG et d’Ensemble !. Cette liste s’est ensuite renforcée avec l’arrivée de GénérationS, de GRS et des Radicaux de Gauche. Tout ceci aboutit au final à une liste de Rassemblement des écologistes et de la gauche avec à sa tête une jeune femme écologiste, infirmière aux urgences et militante CGT.
Le samedi 7 mars, Clémentine Autain viendra soutenir la liste « Alternative Sétoise » conduite par Véronique Calueba (liste regroupant des citoyen-nes, le PCF, EELV et la FI) et la liste de « Rassemblement des écologistes et de la Gauche » conduite par Clothilde Ollier.
Un enjeu local mais pas seulement
Une élection municipales a, à l’évidence, une dimension locale forte. Le rassemblement que nous avons constitué devrait être le début d’une coalition politique pour les combats futurs qu’ils soient sociaux, écologistes ou électoraux. Nous le souhaitons et allons travailler en ce sens.
Pour cela deux choses vont jouer, le score de notre liste et la présence ou pas d’un correspondant national. Vu les enjeux sociaux et écologiques du moment, le localisme ne peut suffire. Il faudra tirer un bilan de ces élections municipales et voir ce qui peut être fédéré et dynamiser une réponse alternative au libéralisme. La LREM va se prendre une claque et affaiblir encore un peu plus Macron et son gouvernement, le début de la construction d’une alternative de gauche et écologiste n’en est que plus importante face à un RN menaçant.
Boris Chenaud – Francis Viguié