Le Président de la République est intervenu ce 14 juin pour la quatrième fois depuis le début de la pandémie. Il était attendu sur plusieurs terrains, l’économie, l’école, mais aussi sur la question du racisme et des violences policières.
Pour une grande partie de l’intervention, des propos creux et sans intérêt ou dans l’esprit néolibéral d’Emmanuel Macron : travaillez, consommez, produisons plus. Comme quoi, sans surprise par ailleurs, pour le président le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant. En pire car l’allusion à la nécessité de travailler davantage laisse présager de nouvelles attaques contre les droits des salarié-e-s.
De plus, comment accepter l’injonction de produire toujours plus sans discernement alors même que la crise écologique nécessiterait que nombre de productions néfastes et/ou inutiles soient arrêtées. Alors que la crise sanitaire devrait être l’occasion d’une remise en cause profonde de nos modes de production et de consommation, le président de la République veut redémarrer comme avant.
Quant aux questions des manifestations contre le racisme et les violences policières, les propos d’Emmanuel Macron sont proprement scandaleux. Rien de positif sur la jeunesse et plus largement les manifestant-e-s, qui exigent d’en finir avec le racisme. Mais au contraire des propos méprisants pour renvoyer la lutte antiraciste au « communautarisme » et au « séparatisme », rappelant que la France est « un pays d’ordre ». Circulez il n’y a rien à voir, rien à dire sur les violences policières et les faits de racisme au sein des forces de l’ordre. C’est un soutien inconditionnel à la police, sans écouter, une fois de plus ce qu’exprime une partie de la société.
Quant au droit de manifester, alors que le Conseil d’Etat en a rétabli le droit, E.Macron ne l’a pas évoqué un seul instant.
Le Président de la République promet « des changements » mais sans aucune précision sur ceux- ci. Il n’a fait que rappeler en fait ce qu’est sa présidence depuis le début : libérale et autoritaire.
Le 15 juin 2020.