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Le 8 mars : grève féministe !

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Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le 8 mars 2023 s’inscrit cette année en pleine mobilisation contre la réforme des retraites.

Depuis plusieurs années, les associations et collectifs féministes en lien avec l’intersyndicale femmes ( FSU, CGT, Solidaires) appellent à se mettre en grève le 8 mars pour montrer que lorsque les femmes s’arrêtent tout s’arrête!

C’est aussi l’occasion de montrer notre solidarité avec les femmes du monde entier, victimes du patriarcat et des discriminations. Solidarité avec les femmes en Iran, en Afghanistan où les dictatures théocratiques les privent de tous droits fondamentaux, avec les femmes kurdes. Mais aussi avec les femmes ukrainiennes confrontées à violence de la guerre et les femmes en Russie que Poutine bâillonne quand elles militent contre la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine. N’oublions pas les femmes de la République du Congo où dans de larges parties du territoire elles sont terrorisées par des bandes armées. Le viol est une arme de guerre que subissent les femmes dans tous les conflits armés.

La grève féministe cible particulièrement cette année la réforme des retraites en exigeant son retrait.

Le ministre de l’économie, B. Le Maire, n’a pas hésité à déclarer que cette réforme n’avait pas pour but de remédier aux inégalités dont sont victimes les femmes. Quel cynisme !

Les inégalités salariales à hauteur de 27 % perdurent, malgré toutes les lois votées, et à la retraite, les pensions des femmes sont inférieures de 40% à celles des hommes.

Le report de l’âge de départ en retraite, l’allongement et l’accélération de la durée de cotisation à 43 ans en 2027 vont impacter directement les femmes dont les carrières professionnelles sont hâchées à cause de la prise en charge des enfants. Et parce qu’elles travaillent très souvent dans des métiers peu rémunérés, « premières de corvée » comme on disait au moment du Covid, avec des temps partiels imposés, où la précarité domine et sans reconnaissance de la pénibilité.

Cette réforme injuste, brutale, inutile car l’équilibre financier du système des retraites par répartition n’est pas en danger. Les femmes dans et avec les syndicats, les associations féministes, les organisations politiques la combattent de toute leurs forces et elle seront présentes dans la grève reconductible. Et nous manifesterons pour l’égalité réelle et immédiate des salaires entre les hommes et les femmes.

Les inégalités subsistent aussi dans le partage des tâches domestiques et d’éducation. Ce sont les femmes qui dans leur très grande majorité prennent le congé parental. Il est primordial de développer un service public de la petite enfance.

La grève féministe c’est aussi lutter contre toutes les facettes de l’exploitation et de l’oppression des femmes.

Les violences sexistes et sexuelles, que la vague Metoo a bien mis en lumière et dénoncé, continuent. Toujours pas de loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles, et les associations attendent toujours les 2 milliards nécessaires aux associations pour prendre en charge et accompagner les femmes victimes de violence.

C’est urgent alors que la publication du récent rapport du « Haut conseil à l’égalité » inquiète quand on lit que 23% des hommes de moins de 35 ans considèrent qu’il « faut parfois être violent pour se faire respecter ». La progression de l’extrême-droite n’est sans doute pas étrangère à ce constat.

Le 8 mars, nous dirons notre volonté de choisir librement notre orientation sexuelle et voir cesser les attaques LGBTQIAphobes.

Après des années passées à défendre le droit des femmes d’avoir recours à l’IVG, un pas a été fait avec le vote à l’assemblée nationale de la loi Panot (France insoumise) en faveur de la constitutionalisation de l’IVG. Mais le Sénat, à l’initiative d’un sénateur LR, propose de remplacer « droit » par « liberté d’avoir recours à l’IVG « , le risque étant que la liberté d’avorter ne garantit pas l’effectivité du recours à l’IVG. Partout dans le monde le droit à l’IVG est menacé voire supprimé ou inexistant comme aux USA, en Hongrie, en Pologne. Raison de plus de maintenir notre exigence de constitutionalisation.

Le 8 mars c’est aussi l’occasion de soutenir toutes les femmes malmenées par les lois réactionnaires et de régression sociale soumises au vote en ce moment. Ainsi en est-il des femmes exilées et des travailleuses sans-papiers non déclarées que la future loi hostile aux migrant.e.s de Darmanin va encore plus fragilisées.

Alors que le rapport d’Oxfam a mis en évidence la féminisation de la pauvreté, l’application de la loi « Kasbarian », « anti-squatt », facilitant les expulsions va toucher particulièrement les femmes, notamment celles en situation de famille monoparentale.

Le 8 mars, on résiste et on manifeste contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression liées au patriarcat et au capitalisme.

Le 8 mars, nous avons mille raisons de faire la grève féministe!

Femmes, Vie, Liberté !

La Gauche EcoSocialiste soutient l’appel féministe unitaire des associations, collectifs féministes et de l’intersyndicale femmes : « Grève féministe, Grandes gagnantes le retour ».

Anne Leclerc

Pour trouver l’appel, les initiatives et les manifestations du 8 mars dans toutes les villes : « grèveféministe.fr »