L’intersyndicale de l’Hérault (CGT, FSU, Solidaires, UNSA et CFDT) a pris l’initiative d’une manifestation « pour nos libertés, contre les idées de l’extrême-droite » à Béziers ce mardi 23 avril 2024. L’intersyndicale a pris l’initiative d’organiser deux réunions unitaires avec les mouvements politiques ou associations qui pourraient soutenir cette marche : évidemment la Gauche Écosocialiste 34 et LFI 34 ont fait savoir leur soutien et appelé à y participer (retrouvez la liste complète des appelants en cliquant sur ce lien). Notons l’absence de FO, une enquête publiée par Streetpress le 29 février 2024 épingle d’ailleurs l’Union locale FO de Béziers pour de forts liens entretenus avec le maire de Béziers.
Béziers, ville-laboratoire de l’extrême-droite, avec Robert Ménard maire depuis 2014 (et président de l’agglomération depuis 2020 après avoir été réélu maire au premier tour…), avec Emmanuelle Ménard députée depuis 2017, est bien entendu un symbole : on ne présente plus Robert Ménard, explorateur d’une extrême-droite toujours aussi violente et avide de discriminations mais sous une façade respectable. Notons néanmoins que le jour-même de cette marche, Robert Ménard était entendu au commissariat de Béziers pour avoir refusé de marier un homme sous OQTF, ceci, selon ses propres mots, en ayant conscience qu’il s’agit là d’un acte « illégal ». La veille, il annonçait vouloir mettre en place un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans sur Béziers, sans qu’aucun élément concret ne justifie une aussi brutale mise en cause des libertés publiques.
Au final, plus de 2000 personnes ont participé à cette marche, avec une très forte présence de la CGT. Un cortège LFI, avec la Gauche Ecosocialiste et le Parti de Gauche, et en présence de Sylvain Carrière (député LFI-NUPES de l’Hérault) a été organisé et remarqué par son dynamisme.
Notons que deux militants de Solidaires ont été interpellés, sans aucune justification.
Notons également la présence de Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, et de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Celle-ci, dans son intervention de clôture lors d’un meeting à la fin de la manifestation, a insisté sur la nécessité de construire un « Front populaire » contre l’extrême-droite et le fascisme, partant des revendications sociales, incluant les mouvements politiques, mais sans rien céder sur les revendications. Bref, pas une unité sur le « plus petit dénominateur commun ». Un discours très apprécié et qui résonne avec la volonté de la Gauche Écosocialiste de construire un front contre l’extrême-droite dès maintenant, en s’appuyant en particulier sur le programme de la NUPES et sur le mouvement social. Cette marche est donc nécessairement le point de départ, dans l’Hérault en tout cas, d’un travail unitaire.
Matthieu Brabant