Le 8 janvier, les représentant·es du Parti Socialiste, d’EELV et du Parti communiste ont entamé des négociations à Bercy pour discuter du budget 2025 Si ces discussions aboutissent à un accord global de non censure, cela marquerait une trahison grave des engagements du Nouveau Front Populaire (NFP) et des aspirations des classes populaires.
Visiblement, le Parti Socialiste, cherche, avant tout, des raisons pour ne pas censurer le gouvernement Bayrou. Cette approche pourrait le conduire à accepter des compromis inacceptables avec le gouvernement, rompant ainsi avec les valeurs de justice sociale et de solidarité qui étaient au cœur du programme porté par le NFP lors des élections législatives de 2024. Alors qu’EELV, par la voix de Marine Tondelier, a posé comme condition sine qua non l’abrogation de la réforme des retraites pour tout accord de non-censure, le PS a choisi de négocier avec François Bayrou et ses alliés libéraux, en proposant de seulement « suspendre » la réforme des retraites, mais sans l’abroger. Une « suspension » qui, dans les faits, pourrait être encore pire avec un retour à la réforme des retraites à points, déjà proposée en 2019 sous le gouvernement d’Édouard Philippe, mise en échec par la forte mobilisation populaire, syndicale et politique et par la pandémie de Covid-19.
François Bayrou et son gouvernement incarnent une continuité néolibérale qui impose des politiques d’austérité au détriment des services publics, de la redistribution des richesses et de la plus que jamais nécessaire transition écologique. Le gouvernement Bayrou défend ainsi une vision austéritaire, marquée par la casse des services publics, notamment ceux de la santé et de l’éducation, ainsi que des politiques répressives à l’égard des chômeurs, des précaires, et des minorités racisées. Il serait intolérable que le PS, dans une tentative de maintenir les institutions moribondes de la Ve République, fasse une alliance avec un gouvernement qui poursuit cette logique de destruction sociale. Les renoncements d’une partie de la gauche à défendre ce pour quoi elle a été élue est déjà ce qui a permis à Emmanuel Macron de se faire élire en 2017.
Cette forme de collaboration avec le gouvernement représenterait un danger et ne ferait qu’ajouter de l’huile sur le feu d’un mécontentement populaire croissant. Il est clair que cette initiative du PS, qui se place dans une logique de « préserver les institutions » plutôt que de répondre aux besoins des classes populaires, a pour but d’éviter une démission d’Emmanuel Macron et la perspective d’une élection présidentielle anticipée.
Néanmoins la crise politique est là. Toutes les démarches visant artificiellement à la ralentir sont vouées à l’échec.
Nous appelons donc à poursuivre la lutte contre un gouvernement qui va à l’encontre des intérêts de la majorité de la population. Nous soutenons sans réserve la motion de censure qui sera déposée par les Insoumis le 14 janvier, jour du discours de politique générale de François Bayrou à l’Assemblée nationale.
Nous ne céderons rien sur les points essentiels du programme du NFP, qui a permis à la gauche d’arriver en tête lors des dernières élections législatives. La seule solution pour le peuple de gauche, la seule alternative aux politiques néolibérales et autoritaires, c’est une rupture claire avec ce gouvernement. Nous exigeons toujours la nomination de Lucie Castets au poste de Premier ministre ou, à défaut, la démission d’Emmanuel Macron. La clarté seule permettra à la gauche de remettre sur pied un projet de transformation sociale, écologique et démocratique. La gauche et les écologistes doivent dès à présent se préparer à l’éventualité d’une démission d’Emmanuel Macron. Le NFP doit s’ancrer dans les territoires et trouver le moyen de désigner un candidat commun à la présidentielle, qui puisse défendre le programme du NFP qui a permis à la gauche d’arriver en tête en juin.
Communiqué de la GES, le 13 janvier.