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Feuille de route de la GES adoptée par l’Assemblée générale de fondation

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La Gauche écosocialiste est une organisation démocratique, engagée dans la France insoumise, et plus largement au sein de la NUPES et du mouvement social.

Nous sommes aussi porteur.ses d’une perspective écosocialiste et autogestionnaire, d’une société débarrassée des oppressions, comme le patriarcat et le sexisme, tous les racismes et les LGBTI-phobies, de l’exploitation capitaliste et du productivisme. Avancer vers cet horizon émancipateur exige un dépassement du capitalisme et un affrontement avec les classes dominantes. Nous sommes aussi internationalistes, solidaires avec tous les peuples en lutte contre les impérialismes quels qu’ils soient : États-Unis, Chine, Russie, France ou Turquie…

Un monde en crise

Le cours néolibéral du capitalisme est entré en crise durable, notamment après 2008. Il avait pu partiellement surmonter une de ses contradictions majeures – comment baisser le coût du travail en maintenant un haut niveau de consommation – par une politique de crédit facile. Cela a conduit à la crise financière majeure de l’époque. A cela s’ajoutent un approfondissement de la crise écologique dans toutes ses dimensions (biodiversité, climat et pollution) et une pandémie qui a perturbé le commerce mondial. Ces tensions et crises ravivent les dynamiques impérialistes entre la Russie, la Chine et les États-Unis, et relancent une course aux armements lourdes de dangers pour l’humanité. L’agression russe en Ukraine percute la vieille Europe. Elle renforce les crises énergétique et alimentaire, qui prennent leur source dans la déréglementation et la mondialisation des marchés avec la spéculation qu’elle génère.

Cette profonde impasse du capitalisme mondial induit une désaffection progressive des peuples vis-à-vis de l’idéologie néolibérale. Elle entraîne des crises sociales, démocratiques et écologiques qui ont conduit à plusieurs cycles de mobilisations massives, parfois suivis de victoires électorales de la gauche. Mais sur les décombres de l’idéologie néolibérale prospèrent aussi le racisme, le sexisme et un ensemble d’idées réactionnaires, qui font peser la menace de victoires de forces de la droite radicale voire de néofascistes (Trump, Bolsonaro, Orban…), qui n’hésitent pas à avoir recours à la violence ou à des tentatives putschistes.

La démocratie libérale est menacée dans les pays occidentaux et les dérives autoritaires, voire dictatoriales, s’approfondissent ailleurs comme en Russie, en Chine, en Turquie ou en Iran. Même quand elles n’ont pas obtenu de victoires électorales décisives, ces forces accentuent le tournant réactionnaire et liberticide des gouvernements néolibéraux qui sont au pouvoir – tournant qui leur semble être aujourd’hui la seule réponse possible face aux contestations grandissantes de l’ordre établi.

Cette situation accroît l’urgence de la rupture avec le capitalisme néolibéral et productiviste. Elle crée une concurrence plus aigüe entre la possibilité de victoire d’une gauche combative, et le risque de victoire de coalitions de droite, ultra-réactionnaires ou fascisantes. Pour la gauche de rupture, faire face à cette situation implique d’en finir avec le cours mortifère du capitalisme qui pille la planète et accroît les inégalités – les dix hommes les plus riches du monde détenant plus que les 3,1 milliards de personnes les plus pauvres. La crise écologique modifie également la donne en profondeur puisqu’elle constitue une urgence nouvelle et radicale.

Dans ce contexte, la bataille historique contre la réforme des retraites confirme le haut niveau de crise politique atteint en France. L’hégémonie libérale est mise en difficulté. Emmanuel Macron a décidé, presque tout seul, d’imposer une réforme privant de deux ans de retraite les travailleuses et travailleurs, et diminuant presque toutes les pensions. Quatre-vingt-treize pour cent des actifs sont contre cette réforme, les syndicats et le mouvement social mènent une lutte historique dans une unité parfaite, et l’Assemblée nationale ne l’a même pas votée faute de majorité. La crise sociale débouche donc sur une crise politique majeure qui démontre à large échelle l’épuisement et le caractère profondément antidémocratique de la Cinquième République et l’exigence d’une refondation au travers d’un processus constituant pour une Sixième République.

Un puissant mouvement social

Le puissant mouvement social qui s’est développé depuis janvier dernier et qui se prolonge encore actuellement a démontré que les organisations syndicales demeurent une force essentielle de résistance sociale, conservant une capacité de mobilisation de masse sans équivalent et leur centralité dans la lutte des classes sur les revendications historiques du mouvement ouvrier et de la gauche de transformation sociale. Mais il a aussi démontré des limites dans l’auto-organisation et la construction d’un processus de grève reconductible à une échelle de masse. La grève n’a pu se généraliser, ce qui a cruellement manqué dans le rapport de force global.

Pour autant, le mouvement a profondément affaibli le gouvernement, aujourd’hui largement paralysé, et provoqué une crise ouverte du régime dont l’issue n’est pas encore écrite. Dans cette situation s’ajoutent les combats en cours pour les libertés démocratiques, pour le féminisme et contre la loi Darmanin.

En France, engager un acte II de la NUPES pour faire vivre l’alternative de gauche, à la fois sociale et écologique

Malgré son extériorité par rapport au mouvement social, le Rassemblement National, en embuscade, veut apparaître comme la seule force politique porteuse de solutions, aidé en cela par les compromissions de la Macronie à son égard. Par ailleurs, rien ne démontre pour l’instant que les forces de la gauche de rupture sont les mieux placées pour profiter de cette dynamique sociale. Cela dit, le mouvement social n’a pas encore livré tous ses développements possibles. On peut en espérer un effet positif sur le plan politique. 1968 avait permis la victoire de 1981 et 1995, celle de 1997 ! Quoiqu’il en soit, la capacité de la NUPES à représenter une alternative, en particulier en direction des classes populaires, est une priorité pour enclencher dans ce contexte une dynamique politique à gauche.

Il nous faut une victoire à des élections générales en France. Nous avons besoin d’une transformation radicale des institutions pour engager la bifurcation écologique, vitale désormais, et redistribuer les richesses. Pour opérer cette transformation, il faut combiner la montée en puissance du mouvement social et la conquête du pouvoir électoral. Ressusciter une gauche plurielle disposée à gérer le système ne résoudra pas durablement les contradictions et les crises actuelles. Il nous faut donc construire une unité de la gauche et de l’écologie politique dont le centre de gravité est la gauche de rupture avec le capitalisme néolibéral et la transformation écologique et sociale.

L’unité de la gauche antilibérale en France vient de loin : le mouvement de grève de décembre 1995, ATTAC et le mouvement altermondialiste, la campagne du NON de gauche à la Constitution européenne en 2005, le Front de gauche en 2012, la campagne de la France insoumise de 2017 et celle de l’Union populaire en 2022. Dans les cycles où la gauche est dominée par le social-libéralisme (par exemple sous la présidence Hollande), elle se discrédite aux yeux de millions de travailleuses et travailleurs. Quand elle renoue avec ses valeurs, elle regagne la confiance de larges secteurs des classes populaires, comme en 2005, en 2017 ou en 2022. Alors, elle retrouve du crédit auprès d’elles. Aujourd’hui elle peut résister au Macronisme néolibéral et endiguer la montée du néofascisme.

La France Insoumise demeure actuellement le cadre politique large le plus efficace pour construire cette gauche anti-productiviste et ainsi s’affronter à la logique capitaliste. Cependant, la tripartition actuelle du champ politique rend difficile une victoire de notre camp sans unité à gauche sur un programme de rupture, unité nécessaire y compris au premier tour pour certaines élections.

La création de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) en juin 2022 est donc un événement important. Elle a permis de constituer un inter-groupes à l’Assemblée nationale de 147 député·es de gauche et de construire l’unité des forces de rupture avec le néolibéralisme sur la base d’un programme de 600 mesures. C’est un rassemblement dont le centre de gravité est la gauche de transformation sociale, puisqu’au Parlement la France insoumise en est la principale composante.

Mais la NUPES montre aussi des fragilités et n’apparaît pas, dans sa configuration actuelle, comme suffisamment porteuse d’une alternative politique majoritaire. Force est de constater que les conditions de création de cette coalition électorale, sur la base des rapports de force issus du premier tour de l’élection présidentielle, pèsent sur la persistance à long terme du rassemblement. Pour de multiples raisons, la vie de la NUPES n’a pas permis jusqu’ici une intégration suffisante des différentes composantes en un rassemblement véritablement unitaire. Les différents partis de gauche se posent la question du rééquilibrage de la coalition et débattent d’un acte II.

EELV (Europe écologie-les Verts), sans rompre avec la NUPES, a pris position à l’occasion de son assemblée générale pour une liste écologiste autonome aux élections européennes. Dirigé par Fabien Roussel, le PCF ne manque pas une occasion de se démarquer de la FI et donne l’impression d’un repli sur soi que combattent pourtant en interne de nombreux et nombreuses militant·es attaché·es à la dynamique du rassemblement. Le PS enfin apparaît aujourd’hui profondément divisé et la position d’Olivier Faure est fragilisée du fait de sa courte victoire lors du congrès de son parti. La victoire de la candidate dissidente de la NUPES dans l’Ariège, qui a battu notre camarade Bénédicte Taurine, démontre que la droitisation de Macron ouvre un espace à sa gauche, qui peut menacer la NUPES.

La responsabilité de la FI est grande dans cette situation. Le maintien de l’unité et la consolidation de la NUPES exigent de tous un fonctionnement plus démocratique, la prise en compte des points de vue de toutes les forces politiques qui la composent, un soutien exempt de polémiques inutiles à l’égard du mouvement syndical, pour faciliter la constitution d’un front politico-social.

Actifs au sein de la FI, nous considérons qu’elle doit davantage jouer le rôle majeur qui est le sien au sein de la NUPES, pour privilégier le commun et dessiner la possibilité de l’emporter, en cas de dissolution ou en 2027, face à un Macronisme en décomposition et à la menace de l’extrême droite.

L’enjeu pour la NUPES est aujourd’hui de conserver son socle programmatique dans l’écoute et le respect de toutes ses composantes.

La NUPES ne durera pas sans le respect entre partenaires et une gouvernance véritablement collective. Une victoire à des élections législatives anticipées demeure possible. Nous devons nous y préparer, car le gouvernement ne dispose pas, à ce jour, de majorité et avec la poursuite du mouvement social, la crise politique peut se précipiter et forcer Macron à dissoudre l’Assemblée nationale.

A l’Assemblée nationale, nous devons donc consolider la NUPES en travaillant le plus possible à des propositions de loi communes tout en faisant vivre réellement l’inter-groupes comme force parlementaire d’alternative au gouvernement Macron et véritablement identifiée comme telle à une échelle de masse. Nous devons ancrer la NUPES dans les territoires en développant l’unité d’action partout où c’est possible comme à l’occasion des mobilisations sur les retraites.

Si l’union n’est pas toujours possible, il serait incompréhensible dans la période que nous ne nous mettions pas d’accord avec les autres forces de gauche et les écologistes pour les européennes. Cela permettrait de disputer la victoire au Rassemblement National et à Renaissance. Nous devons maintenir la discussion avec EELV. Une nouvelle guerre pour l’hégémonie à gauche menacerait de tout nous faire perdre. Une liste commune doit être possible. On peut se mettre d’accord sur un programme si on part des exigences sociales et écologiques pour unifier les législations sociales vers le haut et articuler les politiques de bifurcation écologique. On peut aussi faire la démonstration que la NUPES est capable de se réinventer à chaque élection, et LFI n’a pas vocation à occuper la tête de liste à chaque scrutin.

Plus largement, nous devons rapidement incarner une alternative majoritaire. Tout le monde reconnaît que nous avons besoin d’un acte II de la NUPES. Notamment pour l’élargir à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cette alternative, mais qui ne sont pas membres d’une des cinq composantes fondatrices.

L’acte II de la NUPES, pour préserver et étendre une assise populaire large et solide, doit aussi se caractériser par une déclinaison des principes de la NUPES dans les politiques locales. Les élu.es locales-aux des organisations membres de la NUPES ont ici une responsabilité considérable, a fortiori lorsqu’elles-ils sont dans des exécutifs et prennent des décisions ayant un impact fort sur les vies des usager.es et des agent.es. De par notre attachement à la NUPES, nous serons partie prenante de toute initiative sociale et politique pour que ses principes, de rupture antilibérale, de bifurcation écologique et de reconquête démocratique, se traduisent concrètement à l’échelle des collectivités.

Un acte II de la NUPES est indispensable pour combattre les tendances centrifuges et pour mettre en avant une gauche à la hauteur de la situation politique et sociale. Il doit procéder à la fois d’une impulsion nationale et de la construction de la NUPES à la base partout en France, sous la forme de comités, de forums ou d’assemblées générales.

Démocratisation et ancrage dans les territoires de la France insoumise 

La France insoumise doit se développer et recruter. Il n’y aura pas d’unité dans la durée de la NUPES, sur une base de transformation sociale, sans que la France insoumise soit unie, forte et ancrée dans les territoires. Pour mener le combat pour une alternative de rupture à gauche, il est impératif qu’elle se structure de manière démocratique et en respectant son pluralisme réel. Nous devons aussi obtenir des victoires électorales locales, pour nous ancrer durablement dans les territoires.

Localement les militant·es doivent avoir plus de moyens pour agir de façon autonome. La situation politique peut changer très vite. Nous avons absolument besoin d’une force politique vivante où toutes les sensibilités sont écoutées, où le débat interne est libre, où les militant·es sont incité·es à prendre part aux décisions stratégiques.

La FI se trouve confrontée au défi de la pérennisation et de l’implantation, ce qui nécessite une évolution démocratique. Par ailleurs, la crise déclenchée par la volonté de réintégrer rapidement Adrien Quatennens dans le groupe parlementaire, à laquelle nous nous sommes opposé·es, laissera des traces. Il est nécessaire d’appliquer en interne les principes féministes dont la FI se réclame et de faire progresser globalement le mouvement sur cette question essentielle.

Malgré les évolutions récentes engagées à l’automne 2022, encore insuffisantes, notamment avec la mise en place de boucles départementales, d’une coordination nationale et d’un conseil politique, de nouvelles avancées sont nécessaires. La volonté de transformation s’est arrêtée au milieu du gué. Il n’est pas clairement établi que les boucles départementales constituent de vraies directions locales. Une évolution démocratique au sein du mouvement, favorisant la délibération collective, la construction des convergences par le débat et la mise en œuvre décidée et maîtrisée par les militant·es de l’orientation, permettrait de gérer démocratiquement les divergences éventuelles. Un fonctionnement plus démocratique renforcerait la FI, son audience et son efficacité comme force politique motrice d’une alternative majoritaire au gouvernement Macron.

La pratique des assemblées représentatives dont les militants ne maîtrisent pas la composition ne saurait se substituer à un fonctionnement démocratique abouti et n’est pas à la hauteur des attentes des Insoumis.es.

Le renouvellement de la coordination nationale des espaces a été vivement discuté, de nombreuses personnalités dont l’apport à la FI est majeur en ont été écartées. Si elle est le véritable lieu décisionnaire de la FI, ses représentant·es doivent être élu·es. Enfin, la création du conseil politique peut être une bonne nouvelle, si celui-ci permet de prendre en compte la diversité des sensibilités et donc de donner un vrai statut aux forces politiques et courants constitués qui partagent les objectifs politiques de la FI, si c’est bien le cadre où les débats stratégiques et politiques sont mis en délibération et tranchés.

Nous avons exprimé les principes suivants que nous continuons à défendre pour la France insoumise:

– Mettre en place un système d’adhésion-cotisation modulé sur les revenus, sur une base déclarative (et pouvant être seulement symbolique), qui serait réparti entre structure départementale et nationale

– Considérer les instances locales comme des instances d’initiatives politiques et pas seulement de mise en œuvre. Ainsi, à l’échelle départementale, une désignation des animateurs locaux et animatrices locales lors d’assemblées générales, communes à tou·tes les Insoumis·es, légitimerait cette évolution. Cela pourrait faciliter la mise en place de groupes de travail inter-groupes d’action à l’échelle départementale.

– Mettre en place une direction politique du mouvement démocratiquement constituée en quatre collèges : des représentant·es désigné·es après débat par les coordinations départementales ou régionales, des représentant.es tiré.es au sort, des représentant.es de l’intergroupes parlementaire et des élu.es locales-aux, des représentant.es des formations politiques associées. Cette instance pourrait fonctionner par la recherche du consensus et, à défaut, circonscrire les divergences et organiser le vote des cotisant.es Insoumis.es. Cette instance pourrait désigner le comité électoral.

La bataille idéologique est très importante. La création de l’institut La Boétie est une bonne nouvelle, mais nous devons être vigilant·es sur le respect de l’autonomie des intellectuel·les qui y interviennent. Le travail scientifique, de recherche et d’élaboration doit irriguer l’ensemble du mouvement et contribuer à la bataille idéologique sur le terrain. Ce fut le cas pour la bataille des retraites, dans laquelle la Boétie a joué pleinement son rôle.

Sur le long terme, il est absolument nécessaire que la France insoumise passe d’une structure adaptée aux campagnes présidentielles à une structure démocratique susceptible d’organiser politiquement, dans la durée, tou·tes les militant·es en accord avec sa stratégie et son programme.

Contribuer à un front social et politique

La bataille idéologique comme les victoires sociales ne se construisent pas exclusivement sur le terrain des élections et des institutions. Les luttes syndicales ou les expériences concrètes d’autogestion sont tout aussi importantes que les victoires électorales. Nous devons donc être impliqué.es dans les syndicats et les construire partout où c’est possible. La mise en œuvre d’une alternative majoritaire au gouvernement Macron nécessite un front commun des forces du mouvement social et des forces politiques soutenant la rupture, articulé à une puissante mobilisation populaire.

Nous respectons l’autonomie du champ syndical et social. Dans la construction des mouvements, comme celui contre la vie chère ou celui des retraites, nous défendons la convergence et la complémentarité des initiatives autour d’objectifs communs, qui devraient pouvoir être exposés et défendus dans une plate-forme commune de lutte et de rupture avec la politique du gouvernement.

En aucun cas, les forces politiques ne doivent chercher à dominer le mouvement social ou à lui dicter son agenda. Pour autant, nous défendons toutes les initiatives nationales et locales qui permettent de construire des convergences effectives dans les luttes. Par exemple, pour la bataille des retraites, nous avons défendu des meetings communs et la création de collectifs de défense des retraites dans les territoires (quartiers, localités, etc.). Dans les luttes, nous défendons toujours l’auto-organisation des travailleuses et travailleurs à la base, et plus largement des acteurs et actrices direct.es des mobilisations avec des assemblées sur les lieux de travail, les lieux d’études, dans les quartiers, etc., qui décident démocratiquement des modalités de lutte.

Lutte après lutte nous devons forger, avec les organisations syndicales et le mouvement social plus largement, un front commun de résistance et de transformation sociale qui en permanence échange sur les stratégies de lutte comme sur les réponses programmatiques et le contenu politique et revendicatif de l’alternative. Pour les parlementaires et élu.es, cela passe par un dialogue nourri et permanent avec les associations et les syndicats. Certes les organisations du mouvement social, syndicales notamment, sont affaiblies, mais elles demeurent un cadre d’organisation irremplaçable pour les citoyen.nes, comme en témoigne par exemple la puissance des mobilisations organisées par l’intersyndicale nationale contre la réforme des retraites. L’afflux de nouvelles adhésions au sein des organisations syndicales, à une échelle inédite depuis plusieurs décennies, et quelques années seulement après le mouvement des gilets jaunes qui avaient mis en cause leur place, témoigne d’une possible inversion de tendance prometteuse qui doit retenir toute notre attention, même si elle reste à confirmer.

Alors que le dérèglement climatique s’aggrave avec ses conséquences, en termes de sécheresse, de manque d’eau, d’incendies, les forces capitalistes s’arc-boutent pour empêcher toute remise en cause du système productiviste. C’est pourquoi le gouvernement accentue la répression policière et judiciaire pour la défense des lobbies autoroutiers et agro-industriels, y compris avec des lois et dispositifs réglementaires spécifiquement dirigés contre les mobilisations écologistes (cellule Demeter, lois contre l’entrée dans une centrale nucléaire, dans des abattoirs, etc.).

Dans ces conditions le front des luttes écologistes est fondamental y compris dans sa dimension anticapitaliste. La GES doit y prendre toute sa place en participant aux mobilisations et aux divers collectifs.

Les pratiques que nous mettons en œuvre dans le mouvement social et politique sont au moins aussi importantes que le programme. Partout, où nous intervenons, nous luttons contre les pratiques sexistes, racistes et homophobes et nous respectons l’autonomie des cadres dans lesquels nous intervenons.

Combattre l’extrême-droite

Le fascisme ne se réduit pas aux expériences historiques incarnées par Mussolini et par Hitler. Il prend des formes adaptées à notre époque et se présente comme une solution politique actuelle.

Il y a un combat antifasciste spécifique à mener : idéologique, politique, militant. Il faut refuser la banalisation des thèses réactionnaires, contre-argumenter, démasquer les faussaires. Il faut organiser l’autodéfense de nos espaces, de nos luttes, de nos quartiers, face aux agressions fascistes.

Les principaux partis d’extrême-droite, R.N. et Reconquête, aujourd’hui ne mobilisent pas les masses dans la rue, faute de relais organisés suffisants. Mais le Rassemblement national accroît ses forces électorales et institutionnelles et renforce par là son implantation locale, cherchant et réussissant trop souvent à imposer ses thèmes et à diffuser largement ses idées. Ceci légitime les actions violentes des groupes d’extrême-droite.

Par différents biais l’extrême-droite cherche à faire éclater les verrous législatifs. Le fascisme sert toujours les intérêts de la bourgeoisie en brisant les luttes populaires, vues comme une menace contre l’unité nationale.

Nous sommes pour l’unité la plus large, mais sur des bases claires, à la fois humanistes et de classe. Nous optons pour un antifascisme qui ne se limite pas à s’opposer à l’extrême droite officielle, mais qui lutte contre toutes les politiques – policières, liberticides et racistes – qui lui ouvrent la voie.

Construire la Gauche Ecosocialiste 

Nous sommes pour certain.es porteur.ses d’une histoire commune, mais ce qui nous lie aujourd’hui est surtout un projet politique et des pratiques susceptibles de nourrir positivement l’ensemble de la gauche politique et syndicale. Pour participer au développement, à la consolidation et à la démocratisation de la France Insoumise, nous battre pour le féminisme et contre le racisme, conforter la NUPES ou favoriser la convergence des luttes, nous avons besoin d’une organisation commune.

La Gauche écosocialiste est donc une organisation démocratique, engagée dans la France insoumise, et plus largement au sein de la NUPES et du mouvement social. La situation exige que nous la renforcions en lançant une vaste campagne d’adhésion et que nous la structurions davantage. Nous avons besoin d’être mieux organisé.es et plus nombreuses et nombreux, pour mettre en œuvre cette feuille de route. Nous nous dotons donc d’un collectif d’animation national paritaire de 24 membres.

Enfin, le processus de refondation de la gauche n’est pas terminé, nous poursuivons les échanges avec d’autres forces constituées pour trouver des partenaires dans la mise en œuvre de cette feuille de route.

Résolutions adoptées à l’AG de fondation du dimanche 14 mai 2023 :

  • 1° / L’Assemblée Générale de la GéS adopte les parties ci-après de la feuille de route qui ont pu être étudiées au cours de nos journées de fondation du 12, 13 et 14 mai 2023. Elle enregistre les propositions d’organisation qui ont été formulées et mandate le CAN pour organiser avant l’été une AG permettant d’adopter une résolution prenant en compte ces propositions.

  • 2°/ L’Assemblée Générale de la GéS adopte également la partie intitulée « Construire la GéS » dans sa version initiale.

Motion d’actualité adoptée à l’unanimité par la GES le 14 mai 2023

La Gauche écosocialiste (Gés), réunie du 12 au 14 mai à Montreuil pour ses journées de fondation, salue le rassemblement en défense des services publics réuni au même moment à Lure et les 4 000 personnes qui ont manifesté ce samedi, à l’appel de 260 associations, syndicats et partis politiques.
Il y a urgence. La situation dramatique du système de santé, et en particulier de l’hôpital public, la crise que traversent le système d’enseignement, le secteur médico-social et celui de la culture, mais aussi les attaques que subissent les services territoriaux et l’ensemble du secteur public appellent un investissement massif et une réorientation drastique des politiques de l’Etat pour réussir l’indispensable bifurcation écologique et sociale.
Les services publics sont notre bien commun. Avec la France insoumise, dont elle est une composante, la Gés propose non seulement de les consolider mais de tourner le dos aux politiques du chiffre et de management déshumanisant dont ils sont l’objet pour en faire au contraire des outils de démocratisation au service de la population. Elle s’associera à toutes les initiatives permettant de rassembler nos concitoyen.nes dans l’objectif de leur donner un nouvel élan.