Vincent Bolloré a récemment décidé, contre l’avis des salariés, de nommer son agent politique Geoffroy Lejeune, soutien d’Eric Zemmour, à la direction du Journal du Dimanche (JDD).
Nous rappelons que ce dernier s’est notamment illustré pour avoir défendu la représentation de notre collègue députée Daniele Obono en esclave dans son ancien journal Valeurs Actuelles. Nous savons son obsession à souiller tous ceux dont il nie l’humanité et les droits : les immigrés et leurs enfants, les travailleurs pauvres, les musulmans. Nous connaissons son combat féroce contre tous ceux qui font vivre la solidarité en France comme les syndicalistes, les fonctionnaires ou les militants associatifs.
C’est pourquoi nous refusons cette énième étape de la croisade idéologico-politique de Vincent Bolloré, nouveau visage de la vieille alliance entre le capital et de l’extrême-droite. A ce titre, le mouvement de grève initié par les journalistes du JDD et les prises de position des sociétés de journalistes contre cette mise sous tutelle antisociale, raciste et islamophobe sont salutaires.
En ce qui nous concerne, nous n’oublions pas que la nomination de Geoffroy Lejeune illustre aussi l’illusion d’une indépendance des médias quand ceux-ci sont possédés par une poignée de milliardaires. Qu’ils soient macronistes ou d’extrême-droite, ils peuvent ainsi subordonner des rédactions entières à leurs intérêts privés et financiers, et ainsi modeler l’opinion publique.
L’information et les idées ne sont pas des marchandises ! La République a besoin de citoyens informés et éclairés, donc de médias indépendants et rigoureux. En mars 1944, le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) appelait à garantir « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ». Quatre-vingt-ans ans plus tard, ce programme semble comme enterré par les libéraux. Nous n’acceptons pas cet état de fait.
En novembre dernier, nous avons proposé à l’assemblée nationale une proposition de Loi « visant à mettre fin à la concentration dans les médias et l’industrie culturelle ». Nous demandons donc au bureau de l’assemblée nationale d’inscrire cette proposition de loi à l’ordre du jour pour aller au delà des indignations de façade et légiférer enfin sur ce sujet !
Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES