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Deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie : manifestations le 24 février

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Nous avons publié il y a quinze jours le texte du Comité français du RESU (https://gauche-ecosocialiste.org/soutenir-plus-que-jamais-la-resistance-populaire-armee-et-non-armee-en-ukraine/). A l’échelle européenne, avec des participants d’autres continents, les composantes du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine ont adopté la déclaration qui suit à la veille du deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine. En France, au sein du collectif “Ensemble le 24 février” plus de 150 organisations, partis, syndicats, dont des dizaines d’associations ukrainiennes, russes, biélorusses, syriennes, etc.  appellent à manifester le samedi 24 février. Dans une soixantaine de villes et localités des initiatives communes sont prises. À Paris, la manifestation partira de la place de la République et s’achèvera par un rassemblement place de la Bastille. Le Comité français du RESU sera présent, avec son cortège pluraliste, ainsi que l’intersyndicale, affirmant la présence de la gauche et du mouvement social français aux côtés de la résistance du peuple ukrainien.

DÉCLARATION SUR LE DEUXIÈME ANNIVERSAIRE DE L’INVASION DE L’UKRAINE PAR LA RUSSIE

Le 24 février 2024 marque le deuxième anniversaire de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie. Cette invasion totalement injustifiée a déjà coûté la vie à au moins 20 000 civils ukrainiens et à plus de 100 000 soldats. Des millions de personnes ont été forcées de fuir à l’étranger, des millions d’autres sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine.

L’agresseur continue de détruire des villes entières et des infrastructures civiles (réseaux d’électricité et de chauffage, écoles, hôpitaux, chemins de fer, ports, etc.) L’armée russe a procédé à des massacres de masse d’Ukrainiens (soldats et civils). Les violences sexuelles font partie de la stratégie de l’agresseur. De nombreux citoyens (y compris des enfants) ont été déportés de force en Russie et au Belarus.

Le président russe Vladimir Poutine, le gouvernement russe, les principales forces politiques de la Fédération de Russie, les chefs religieux et les médias promeuvent un programme impérialiste qui nie aux Ukrainiens leur droit à l’indépendance, au statut d’État et à la liberté de choisir des alliances politiques.

Le peuple ukrainien refuse d’être une victime passive de cette agression et résiste massivement à l’invasion, avec ou sans armes. L’auto-organisation à la base (notamment par les syndicats, les organisations féministes et les associations de défense des droits civils) joue un rôle essentiel dans la défense du pays et la lutte pour une Ukraine libre, sociale et démocratique.

Toutefois, compte tenu de la complexité de la situation politique mondiale (illustrée par le blocage de l’aide financière à l’Ukraine par le Parti républicain au Congrès américain), la mobilisation en faveur de la résistance militaire et civile des UkrainienNEs est plus que jamais nécessaire.

Le gouvernement russe a augmenté de 70% les ressources de sa propre industrie de guerre, auxquelles s’ajoutent des forces mercenaires privées et diverses formes de subventions destinées à rendre la guerre acceptable pour les populations les plus pauvres de la fédération, dont les hommes sont mobilisés comme chair à canon. Poutine exploite également l’hypocrisie de la rhétorique “démocratique” des pays occidentaux pour détourner l’opinion publique de la critique de ses propres crimes en Ukraine.

Dans le même temps, la solidarité avec le peuple ukrainien est mise à mal par un discours dominant qui présente les dépenses “pour aider l’Ukraine” comme une justification des coupes dans les budgets sociaux et de l’augmentation permanente des dépenses d’armement.

L’aspiration légitime à la paix, accompagnée de demandes de réponses aux urgences sociales et écologiques, ne peut se faire au détriment des vies et des droits des UkrainienNEs : elle doit au contraire se transformer en une demande de transparence sur les dépenses réelles des gouvernements, en rejetant la militarisation croissante et les politiques économiques socialement régressives, au niveau national et mondial.

L’Ukraine ne peut pas gagner sans les armes fournies par l’OTAN pour repousser l’envahisseur. Pourtant, ce que sa victoire éventuelle sur Poutine représentera le plus, ce n’est pas une victoire de l’Occident dans la lutte des grandes puissances pour la domination mondiale, mais un triomphe de la résistance inflexible du peuple ukrainien et de son droit à décider de son avenir.

En tant que tel, ce sera une victoire pour les petites nations et les principes démocratiques partout dans le monde. Nous appelons à faire de la semaine autour du 24 février (19-25) une période d’action internationale contre l’invasion russe et en solidarité avec l’Ukraine.

Paix pour l’Ukraine. Arrêtez la guerre de la Russie ! Arrêt immédiat des bombardements russes et retrait de toutes les troupes russes de l’ensemble de l’Ukraine !

Soutien et solidarité les plus larges possibles avec le peuple ukrainien dans sa résistance légitime à l’invasion russe !

Le 10 février 2024