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Dans toute séparation, la résolution des questions financières est révélatrice !

La séparation entre la GES et Ensemble! que bon nombre d’entre nous avons contribué à construire et animer est une question dont nous ne prétendons pas faire le bilan maintenant, mais nous tenons à informer publiquement sur la façon dont les questions financières se sont déroulées : discussions qui ont duré plus que de raison, entre militant.es qui devraient avoir toutes les raisons de se respecter malgré des choix politiques différents.

Des mois de négociation, un revirement, des mois de négociation à nouveau, un accord conclu, des atermoiements, 8 mois en tout, excusez du peu.

Et le moins que l’on puisse dire est que nous ne sommes pas satisfait.es, ni du déroulement ni du résultat de ces négociations. Nous avons fait le choix de l’accepter, ne souhaitant pas aller sur le terrain judiciaire.

Les choses auraient pourtant pu (dû) être assez simples :

  • En retenant le seul critère pouvant mesurer notre poids dans Ensemble!, à savoir le résultat des consultations de novembre 2021 et février 2022, nous étions environ un tiers des militant.es
  • Une part non négligeable des recettes d’Ensemble!, celles liées à l’activité électorale et notamment aux élections législatives de 2017, était le résultat de l’activité politique menée par les militant.es d’Ensemble Insoumise, parfois contre l’avis de la majorité d’Ensemble ! – qui n’a pas pour autant rechigné à toucher cet argent provenant de la France Insoumise.

Dans le cadre de notre séparation il était donc totalement légitime de disposer d’au moins un tiers des avoirs que nous avions construits en commun. Par ailleurs, en ajoutant le retour financier généré par notre activité politique liée aux législatives de 2017, nous arrivions à un total, pour la GES, de 47 % de l’avoir commun accumulé sur les années 2017-2022. C’est pourquoi l’objet de la négociation se situait entre un tiers et 47% et sur l’actif à prendre en compte. C’est sur ces bases que la négociation avait démarré.

Après 5 mois de négociation, les camarades d’Ensemble ! membres du groupe de suivi des négociations financières nous ont annoncé qu’ils et elle n’étaient pas mandaté.es et n’engageaient qu’elles et eux-mêmes !. Les militant.es d’Ensemble n’avaient eu que fort peu connaissance du dossier et le terrain n’avait pas été préparé. Quand une minorité des militant.es d’Ensemble ! se sont mis à monter au créneau contre l’idée même d’un accord financier, les membres du groupe de suivi ont maintenu cette perspective mais en changeant totalement d’approche. Plutôt qu’une décision politiquement raisonnée et raisonnable, les représentant.es d’Ensemble ont voulu nous imposer une somme forfaitaire de 125 000 euros pour solde de tout compte. Quand on sait qu’Ensemble disposait de 1,25 million d’euros sur le compte national fin 2022 ! On nous proposait donc une somme représentant 10% du total disponible. Et plus de base de discussion, puisque plus de critères, d’arguments, de justification. Juste des décisions unilatérales qu’on pouvait tenter de discuter à la marge.

C’est une logique qui nous apparaît très éloignée de ce que nous pensions défendre en commun en termes de démocratie, d’équité, de justice, de respect du passé commun et du pluralisme. Ensemble!  a fait le choix de nous mettre en difficulté financière, de nous empêcher de poursuivre sereinement nos activités politiques par le rapport de forces brut, nous faisant payer notre départ, au sens propre.

Tou.tes les militant.es de notre gauche apprécieront…

In fine, après un parcours qu’on ne saurait qualifier de positif, négociant pied à pied nous avons obtenu 195 000 euros, soit moins de 16 % du total.

Une fois l’accord signé, aussi favorable à Ensemble ! soit-il, il a encore fallu subir atermoiements et suspicions, interrogatoires, pressions, décision unilatérale de ne pas verser la totalité du solde, qu’il a fallu à nouveau négocier. Résultat, 194 100 euros.

Ce cycle est enfin clos, et chacun.e peut passer à autre chose. Mais c’est avec beaucoup d’amertume et de tristesse, en ce qui nous concerne, au vu des pratiques de celles et ceux qui furent nos camarades.