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Belgique. Une percée rouge vif qui rend espoir à gauche

Le PTB a effectué une percée remarquable lors des élections communales d’octobre. En Wallonie, la gauche authentique perce dans les villes et dans la ceinture rouge de Liège avec des scores de 15 % et plus. À Bruxelles, le PTB s’est solidement ancré dans 7 communes importantes. Et, en Flandre, une première percée s’est opérée dans les grandes et moyennes villes.

« Chi va piano va sano e va lontano ». Qui va doucement va sûrement et va loin. C’est le proverbe italien que l’actrice flamande Mitta Van der Maat a cité à propos du PTB le soir des élections. Et c’est tout à fait approprié. Pour nous, l’enjeu central de ces élections était d’ancrer la gauche authentique localement dans les grandes et moyennes villes, de pouvoir nous développer de manière solide, étape par étape, ville par ville. Nous ne nous en sommes jamais cachés, bien au contraire. Pendant quatre ans, nous avons expliqué haut et clair notre approche. Nous avons fait le choix de ne pas nous présenter partout, mais de concentrer notre énergie sur les centres urbains. Nous ne voulons pas être un feu de paille, mais planter des fondations solides et développer des sections locales fortes pour l’avenir. Car nous voulons avancer solidement pour aller loin.

Les discussions n’ont certes pas été faciles car l’enthousiasme était partout pour que le PTB se présente. Ce sont seulement les sections locales qui étaient actives depuis plus d’un an qui ont eu la possibilité de le faire, et en tant que direction nationale du parti, nous nous sommes délibérément concentrés sur les villes les plus importantes. Lors des précédentes élections communales, il y a six ans, le PTB avait percé à Anvers, à Liège et à Charleroi. C’est avec la même approche que nous avons voulu nous présenter aussi dans les autres grandes villes. À ManiFiesta, la Fête de la Solidarité, début septembre, nous avions dit : « Nous voulons multiplier par trois le nombre de nos élus locaux et passer de 50 à 150 élus. Nous voulons percer dans de grandes villes comme Gand, Hasselt, Louvain, Malines, Bruxelles-Ville, Namur, Verviers, Tournai. Et, bien sûr, continuer à grandir à Liège, à Mons, à La Louvière, à Charleroi et à Anvers. »

Ainsi dit, ainsi fait. Et ce n’est pas 150, mais 157 élus communaux qu’a aujourd’hui le PTB. Dans tout le pays. Avec 43 élus dans 21 conseils communaux et de district en Flandre, 36 élus dans 7 conseils communaux à Bruxelles, et 78 élus dans 16 conseils communaux en Wallonie. En outre, le PTB compte désormais aussi 12 conseillers provinciaux, un en Flandre (Anvers), et 11 en Wallonie.

À contre-courant : une locomotive à gauche

Aucun de ces élus n’a été obtenu sans effort. Et en Flandre particulièrement. Nous avons dû lutter, nous battre pied à pied contre le grand capital et contre la violence médiatique des partis traditionnels. Pendant toute la campagne, les présidents du MR, de la N-VA, du cdH et de l’Open VLD, ont tenté de faire peur au citoyen en agitant une image effrayante du PTB (et ça continue après le 14 octobre). Nous avons été accusés de tout et n’importe quoi, sans toutefois jamais évoquer notre programme et les mesures concrètes que nous proposons partout. Une partie de l’establishment a voulu empêcher à tout prix que la gauche authentique puisse émerger au Nord du pays. De grands patrons du port d’Anvers se sont même fendus de 100 000 euros pour payer une campagne publicitaire d’une page entière dans tous les journaux pour appeler à ne pas voter pour les « extrémistes ». C’est dire que la peur était bien présente.

Pendant ce temps, le secrétaire d’État Theo Francken, lui, devait travailler à ce que « l’identité » et la migration soient les thèmes centraux des élections, afin de faire oublier à chacun la véritable opposition, celle entre riches et pauvres. Nous l’avions déjà souligné à ManiFiesta : « Plus l’inégalité devient grande, plus forte et plus dure devient la promotion du racisme pour monter les gens les uns contre les autres. C’est aussi pour ça qu’ils sèment aussi la haine contre les syndicats, la société civile, mai 68 et le PTB, parce que nous voulons plus d’égalité et que nous nous battons pour plus de solidarité. »

Nous somme allés à l’encontre de la logique dominante, pour développer un autre courant, basé sur la solidarité. « Notre société a besoin de plus de lucidité, de plus d’humanité et de plus de sincérité. Et aussi de courage, pour aller à l’encontre de la logique dominante du grand capital. La locomotive, cher.e.s ami.e.s et camarades, n’est pas la partie la plus grande du train. Mais c’est elle qui le tire vers l’avant. Le PTB est une locomotive vers la gauche », disions-nous à ManiFiesta. C’est ce que nous avons réalisé.

Nous avons mis les questions sociales en haut de l’agenda politique : la lutte contre la pauvreté galopante, pour des logements abordables, pour des transports en commun gratuits en ville. Aujourd’hui, nous comptons 169 élus locaux qui peuvent faire entendre un autre discours qui vient de la base de la société, un projet positif de résistance contre l’injustice, de lien et d’unité dans la lutte pour des petits et des grands changements.

Nous comptons trois fois plus d’élus locaux qu’auparavant, et ce sont les troisièmes élections communales d’affilée lors desquelles nous multiplions par trois le nombre de nos mandataires. Cela a commencé en 2000, quand, à Herstal, à Zelzate et à Hoboken nous avions obtenu nos 5 premiers élus communaux. En 2006, ils sont passés à 15. En 2012, nous avons percé à Anvers et à Liège et avons eu 52 élus. Et aujourd’hui, nous perçons dans plusieurs grandes et moyennes villes et obtenons 157 élus communaux et 12 conseillers provinciaux.

La vague rouge vif en Wallonie

En Wallonie, tous les partis traditionnels ont perdu du terrain. Dans les grandes villes, le MR recule, tout comme le cdH. Le PS enregistre son plus mauvais résultat depuis la Deuxième Guerre mondiale. Dans le Sud du pays, le PTB avait choisi de concentrer ses forces sur 16 villes et communes, où vit un tiers de la population wallonne. Au départ, cette approche avait été considérée avec un certain dédain. Défi par exemple, l’ancien FDF, a voulu se présenter dans la plus d’endroits possibles. La stratégie de Défi a toutefois échoué et le parti n’obtient quasiment nulle part de bons scores. Le PTB a au contraire choisi de travailler en profondeur dans toutes les grandes villes et dans la ceinture rouge autour de Liège.

En mars dernier, nous lancions un appel : « Nous voulons que chacun de nos membres soit un acteur conscient du changement, jamais un consommateur de politique. Nous ne voulons ni d’arrivistes ni d’opportunistes, nous voulons des acteurs engagés et désintéressés. Nous nous présenterons ainsi aux élections communales dans un nombre délimité de communes, là où nous avons pu construire des sections fortes et solides. » Cela s’est avéré payant, et nous avons désormais 78 élus locaux en Wallonie.

À Charleroi (15,7 %) et à Liège (16,3 %), le PTB grimpe à 9 sièges. À Mons (8,5 %), le PTB décroche 3 sièges, et à La Louvière (15,5 %) 7 sièges. La gauche authentique a aussi ses premiers élus dans la capitale de la Wallonie, Namur (3 sièges), ainsi qu’à Tournai, à Verviers et à Huy. À Charleroi, dans la ceinture rouge de Liège et à La Louvière, le PTB devient la deuxième force politique, défiant la toute-puissance traditionnelle du Parti socialiste. Plus seulement dans des sondages virtuels mais de manière durable sur le terrain, pour faire émerger une vraie alternative à gauche de la sociale-démocratie, dans les luttes et aussi sur le terrain électoral.

Le PTB a imposé les thèmes sociaux dans la campagne menée en Wallonie. Des logements payables et de qualité, des transports publics gratuits pour un changement écologique, des politiques transparentes et une diminution des salaires des bourgmestres. Ce qui a piqué au vif les partis traditionnels. « Quelle est la profondeur de la Sambre ? », a demandé, méprisant, le prince consort du PS, Paul Magnette, à la tête de liste PTB Sofie Merckx. Si la docteure du peuple a certes confessé qu’elle ne pouvait répondre à la question, elle a rétorqué qu’en revanche, elle connaissait très bien la profondeur de la crise dans les quartiers populaires de Charleroi suite aux décennies de politique social-libérale.

La docteure Sofie Merckx est aussi la deuxième en ce qui concerne le nombre de voix de préférence dans la plus grande ville de Wallonie. David contre Goliath, David redonnant de l’espoir à toute la classe des travailleurs. À La Louvière aussi, où la tête de liste PTB Antoine Hermant obtient davantage de voix de préférence que le député fédéral MR Olivier Destrebecq, célèbre pour ses positions anti-syndicales. Voilà qui fait mal au MR.

Dans la province de Liège, le PTB bondit de 11 à 56 élus dans dix communes – dont sept ne comptaient jusqu’à présent aucun élu PTB. Le PTB obtient plus de 24 % dans ses bastions à Seraing et Herstal et plus de 16 % à Liège-Ville. Avec des scores de 10,5 % (Visé) à 15,3 % (Saint-Nicolas) et jusqu’à 19 % (Grâce-Hollogne), la « ceinture rouge » de Liège bascule en partie vers le projet de gauche authentique du PTB. Dans beaucoup de ces communes, de nouvelles sections ont aussi été créées. Même chose ailleurs également, dans les régions moins industrialisées. En province de Namur. Mais aussi en province de Luxembourg, où le PTB obtient 5,3 % aux provinciales, près de 7 % dans la région de Marche-en-Famenne, et à Bouillon même 10 %.

La percée du PTB dans la capitale

Bruxelles, avec ses 19 communes, compte 1,2 million d’habitants et est de loin la plus grande ville du pays. La région urbaine bilingue de Bruxelles, avec sa périphérie, compte 1,8 million d’habitants. Bruxelles est également la capitale de l’Union européenne. Logique, donc, que de nombreux regards soient tournés vers notre capitale.

En 2012, le PTB obtenait ses deux premiers élus communaux à Bruxelles : un à Molenbeek et un à Schaerbeek. En 2014, lors des élections régionales, quatre députés PTB ont été élus au Parlement bruxellois. Aujourd’hui, le PTB fait un bond à 36 élus, dans 7 communes bruxelloises : à Bruxelles-Ville avec un score de 11,6 %, à Ixelles, Forest, Saint-Gilles, Molenbeek, Schaerbeek, et à Anderlecht avec 14,6 %. Le PTB s’ancre dans les communes les plus populaires de la capitale, dans lesquelles habite la moitié de la population bruxelloise.

Dans la capitale, ce sont avant tout les partis de droite qui ont encaissé des coups. Les libéraux du MR essuient de lourdes pertes. Le cdH recule et Défi stagne. Ce sont aussi précisément ces trois partis qui ont clamé à tout vent que « jamais » il ne serait possible de gouverner avec le PTB. Le MR paie aussi sa politique au gouvernement fédéral, et il perd quatre de ses six bourgmestres à Bruxelles. Le PS stagne, et Ecolo et le PTB sont les seuls partis à traduire le besoin de changement politique et social. Il est très encourageant de constater que le PTB attire surtout les jeunes électeurs, dans toute leur diversité. À Bruxelles aussi, c’est dû à la détermination du PTB à s’attaquer aux problèmes sociaux : la crise du logement, la pauvreté des enfants, l’inégalité dans l’enseignement et le racisme. On a vu toute une couche de jeunes et de parents mener campagne pour le PTB sur les réseaux sociaux. Avec des visuels qui comparaient la gauche authentique aux partis traditionnels, avec des textes et avec les vidéos de Raoul Hedebouw au Parlement. Ceux-ci ont été partagés en masse via WhatsApp, avec le message : « Pourquoi je vote pour le PTB ».

Encore une remarque sur Bruxelles. Jusqu’il y a un mois, on entendait partout affirmer que, le 14 octobre, la N-VA allait poser le fondement pour opérer un « coup institutionnel » lors des élections régionales de 2019. La N-VA allait obtenir la majorité au sein du groupe néerlandophone du Parlement bruxellois, et allait ainsi pouvoir bloquer chaque décision de ce Parlement. Mais les séparatistes stagnent à Bruxelles. Et il est plus que probable qu’en mai prochain, ils seront dépassés par le groupe bilingue du PTB au Parlement bruxellois. La volonté d’unité dans ce pays est plus forte que les perpétuelles incitations aux chamailleries communautaires orchestrées par certains.

Une première percée cruciale dans les villes de Flandre

En Flandre, le PTB obtient ses premiers élus à Gand, Hasselt, Louvain, Malines, Turnhout, Geel, Saint-Nicolas, Vilvorde et Brasschaat. Et le parti confirme à Anvers, à Lommel et à Zelzate. La première étape est toujours la plus difficile, on le sait. « Le PTB est, dans l’ombre, le grand vainqueur des élections à Gand », écrit le plus grand journal du pays, Het Laatste Nieuws.

Gand est la deuxième plus grande ville de Flandre. Nous y misions sur un siège, nous en avons décroché trois. Entre autres parce que, pendant des années, nous avons tapé sur le clou pour des logements décents et abordables, avec les gens. En 2016, avec des locataires de logements sociaux, le PTB gantois avait déjà mené une action contre les moisissures dans les habitations. Nous avons pu faire de la lutte contre la crise du logement un enjeu de ces élections.

C’est aussi le cas à Louvain, où l’équipe du PTB avec Line De Witte avait organisé une action sur la qualité du logement. Et Line De Witte est aujourd’hui la toute première élue du PTB à Louvain. Deux jours après les élections, la Ville de Louvain décidait d’octroyer de nouveaux moyens pour la lutte contre les moisissures dans les logements sociaux.

À Hasselt également, le parti se présentait pour la première fois, et a obtenu d’un coup 6,5 %, envoyant ainsi deux élus au conseil communal. À Saint-Nicolas (Sint-Niklaas), notre inlassable combat contre la décharge d’amiante présente dans la ville nous donne un premier siège au conseil communal, et nous entrons aussi pour la première fois au conseil communal à Vilvorde.

Notre objectif était de décrocher des sièges dans les chefs-lieux des provinces, et nous avons réussi. En Flandre, il n’y a pas de vague générale vers la gauche authentique. La percée qui s’est opérée dans les centres urbains, nous avons dû la créer, voix par voix et quartier par quartier. Il n’y a pas de recette magique pour inverser le courant dans une direction sociale. Nous avançons contre le courant dominant, à notre rythme, lentement, mais sûrement et solidement.

Pourquoi cette différence entre Nord et Sud du pays ?

Dans toute l’histoire et dans tous les pays, il y a toujours eu des régions différentes avec leur développement économique propre et leurs situations politiques spécifiques. Ceux-ci évoluent, changent. Chez nous comme ailleurs. Pendant plus d’un siècle, le moteur économique de la Belgique s’est situé au Sud du pays, dans les mines, l’acier et le verre. Cette situation ne s’est inversée qu’à la fin des années 1960, quand c’est la zone portuaire d’Anvers qui est devenue le nouveau moteur économique du pays. Dans les années 1980 et 1990, la social-démocratie en Flandre a subi de lourds revers et a perdu énormément d’électeurs au profit de l’extrême droite. Ce développement est relativement récent. Lors du précédent scrutin, la N-VA avait fièrement clamé qu’elle avait récupéré beaucoup d’électeurs à l’extrême droite. Mais elle l’a fait en partie par un copier/coller des recettes du Vlaams Blok. Or plus Theo Francken twitte sa haine pour les victimes de la guerre et de l’impérialisme, plus il redonne de la vigueur au Vlaams Belang.

Dans trois quarts de toutes les communes de Flandre, la N-VA recule. Mais cette perte s’opère avant tout au bénéfice du Vlaams Belang. Aujourd’hui, environ 4 % des électeurs de la N-VA sont retournés à l’extrême droite. Ce n’est pas là une loi de la nature, c’est la conséquence du discours politique dominant et des actes de la droite classique et de la nouvelle droite flamande.

Au centre-gauche aussi, on constate des vases communicants. Dans plus de deux tiers de toutes les communes, le sp.a perd du terrain. La perte des sociaux-démocrates bénéficie globalement aux verts. La question est : que va-t-on faire de ces voix ? À ManiFiesta, nous avons appelé Groen et le sp.a à ne pas faire d’alliance avec la N-VA. S’allier à la N-VA – comme le fait par exemple Groen à Turnhout et Hasselt – ne fait qu’encore renforcer celle-ci. La N-VA est le parti qui veut scinder le pays, démanteler le sécurité sociale, museler les syndicats, et mettre les questions « identitaires » à l’avant-plan. La gauche ne doit pas accepter d’être une dépanneuse pour la nouvelle droite flamande. La gauche doit avoir une colonne vertébrale forte, une solide boussole éthique, et son propre contre-projet. Un nouveau projet solidaire avec des valeurs progressistes, un projet qui implique les gens, un projet authentique et dynamique. Et pour ce projet, le PTB est une locomotive.

La bataille d’Anvers était la plus difficile, et le PTB y avance aussi

Dans les médias traditionnels du Nord du pays, tous les projecteurs étaient braqués sur Anvers. Le PTB y a gagné 3000 voix supplémentaires et grimpe ainsi à près de 25 000 voix, c’est-à-dire 8,7 %. Dans la ville et dans ses districts, le PTB augmente de 21 à 23 élus. Avec à peine 278 voix de plus, le PTB aurait eu encore un siège supplémentaire au conseil communal, et Bart De Wever aurait perdu sa majorité. Cela peut se jouer à peu de choses. « De Wever a vraiment eu beaucoup de chance », écrivent les journaux. Ce qui montre à quel point une voix pour le PTB est utile afin d’arriver, pas à pas, à mettre fin au régime de De Wever au Nord du pays.

Jusqu’à maintenant, c’est grâce au grand capital que la N-VA est arrivée tenir le coup. Jamais autant d’argent n’a été dépensé pour une campagne électorale, grâce aussi aux grands patrons de l’industrie portuaire qui ont ouvertement pris position dans la campagne. Et jamais personne n’a eu autant de temps d’antenne en Flandre que De Wever, plus que tous les autres candidats réunis.

Dans la province d’Anvers, le PTB obtient ses premiers élus à Malines, Turnhout, Geel et Brasschaat. La progression dans les villes de la province d’Anvers indique que le PTB est en bonne voie pour envoyer un élu de Flandre au Parlement fédéral en mai 2019.

Nos 169 élus : vraiment différents des autres

À l’heure d’écrire ces lignes, il est encore trop tôt pour pouvoir présenter toute notre palette d’élus. Mais c’est un fait qu’ils sont vraiment différents des autres élus. Non seulement parce que tous vivent et continueront à vivre comme la grande majorité des gens, avec un salaire moyen de travailleur – tous nos élus versent le surplus à la caisse de campagne et de lutte du PTB. Mais aussi parce qu’ils proviennent de toutes les couches de la population.

C’est ce qui a frappé le journal De Standaard : « Des médecins, des juristes, des managers et des avocats, oui, il y a aussi cela au PTB/PVDA. La différence avec les autres partis, c’est que les communistes vont aussi envoyer dans les conseils communaux des caissières, des nettoyeuses, des soudeurs, des ouvriers de la construction, des chômeurs et des éboueurs. L’origine sociale des nouveaux conseillers communaux PTB/PVDA est particulièrement diversifiée. »

Le quotidien du Nord du pays a fait un beau reportage sur Nadia Moscufo, ancienne caissière chez Aldi, déléguée syndicale et aujourd’hui à la tête de groupe PTB le plus fort du pays, à Herstal avec 24,5 % des voix. Et sur Yüksel Kalaz, technicien et délégué syndical à l’entreprise gantoise de récolte des déchets Ivago, qui vient d’être élu au conseil communal de Gand, avec Tom De Meester et Sonja Welvaert. Interviewé par le journal, Yüksel raconte : « Je connais les problèmes des gens parce que je les vis moi-même aussi. La pression financière par exemple, avec les factures d’énergie, scolaires,… qui s’accumulent. Ou les loyers – pour un simple et modeste appartement, il faut payer 900 euros par mois. Du moins si on arrive à louer quelque chose. Car comment, en tant qu’intérimaire, peut-on présenter trois mois de fiches de salaire ? Des gens n’en ont tout simplement pas la possibilité, ils sont poussés dans la pauvreté. Beaucoup de politiciens ne comprennent pas cela, ils ont totalement perdu le lien avec les gens ordinaires. »

Le 14 octobre, des dizaines et des dizaines de Nadia ou de Yüksel ont été élus. Des femmes et des hommes ouvriers.ères, employé.e.s, syndicalistes, jeunes et moins jeunes, dans une grande diversité.

En tant que parti marxiste, nous prendrons nos responsabilités. Et nous le faisons déjà. Nous donnons une voix à la classe des travailleurs de notre pays, dans toute sa diversité. Nous encourageons les gens à relever la tête, nous informons, organisons et mobilisons. Nous mettons de nouveaux thèmes à l’agenda, nous proposons des solutions et nous n’attendons pas les bras croisés.

Nous ne menons pas campagne avec le grand capital, mais bien avec un grand cœur. Un cœur de rebelle. Nous allons lentement, mais sûrement et solidement, et nous allons loin. Et cela, c’est grâce à des milliers de gens qui déplacent des montagnes. Des milliers de gens qui, au Sud, au Nord et au Centre du pays s’investissent pour la même cause. Une richesse immense de collaborateurs, membres, candidats qui ne ménagent pas leurs efforts et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Tous ensemble, ils constituent une force, une force énorme que nous voulons encore développer pour avancer. Ensemble, nous avons une responsabilité, celle de reconstruire la gauche en tant que force de lutte, en tant que moteur pour aller vers une société sans exploitation. Aidez-nous à réaliser cela. C’est le moment.

Peter Mertens, Président du PTB. Publié sur le site du PTB.