Depuis samedi dernier, les informations se succèdent sur les crimes atroces commis par les combattants du Hamas contre des civil·es israélien·nes, notamment dans les villages communautaires proches de la frontière sud de Gaza. Le bilan humain de ces actions terroristes approche aujourd’hui 1000 victimes. Le massacre d’hommes, de femmes, de jeunes gens et d’enfants, les prises d’otages, y compris encore d’enfants, sont des faits impardonnables qui nous glacent d’effroi. Rien ne saurait justifier ces actes de terreur contre les civil·es. Nous les condamnons avec la plus grande fermeté.
Cette attaque terroriste, menée par des groupes armés dirigés par le Hamas, est un crime de guerre totalement abject. Nous pensons à toutes les familles des victimes, à celles qui sont précipitées dans l’angoisse d’un proche enlevé et dont nous souhaitons avec force et émotion la libération immédiate.
Le projet politique réactionnaire et l’orientation du Hamas de destruction de l’Etat d’Israël est incompatible avec un processus de paix. Quant à la voie politique choisie par le gouvernement israélien, un gouvernement d’extrême droite, c’est une politique meurtrière de colonisation qui met les Palestinien·nes en situation d’apartheid.
Le drame du 7 octobre démontre que l’idée d’une sécurité de la population civile israélienne assise sur l’écrasement de la population palestinienne et la négation continue et meurtrière de ses droits, est un mythe. Entre 2000 et 2017, près de 4 828 Palestinien·nes, dont 1 793 mineur·es, ont été tué·es par des militaires ou des colons israéliens en dehors de tout conflit armé et le blocus de Gaza se poursuit de manière quasi-ininterrompue depuis 2006. Dans ce contexte, on ne doit pas ignorer la responsabilité écrasante dans la situation de gouvernements israéliens de plus en plus à droite, racistes et violents. L’Etat d’Israël est aujourd’hui aux mains d’un gouvernement d’extrême droite dont des ministres pensent et déclarent régulièrement que le temps est venu d’expulser tous les Palestinien·nes entre la Méditerranée et le Jourdain. Cette politique de l’Etat d’Israël et du gouvernement de Netanyahu accule la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie au plus profond des désespoirs. Elle nourrit la violence et le terrorisme. L’indifférence à l’égard des crimes dont la population palestinienne est victime de la part de l’état d’Israël et des colons nourrit également ce cycle délétère. Il est urgent de rompre avec lui.
Les Palestinien·nes de Gaza subissent en effet depuis le 7 octobre une riposte militaire massive, extrêmement violente et indiscriminée qui a déjà fait plus de 1500 victimes. Parce que toutes les vies comptent, toutes, sans exception et sans hiérarchisation, nous voulons également dire notre compassion pour toutes les victimes palestiniennes qui vivent désormais le siège total de la bande de Gaza sous les bombardements. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, sont affamé·es, assoiffé·es, privé·es de tout et traité·es d’animaux par l’actuel ministre de la défense israélien. Ces propos relèvent de la déshumanisation et doivent également être fermement condamnés, comme les crimes de guerre qu’ils couvrent.
C’est l’esprit de vengeance et de punition aveugle contre l’ensemble de la population de Gaza qui prévaut pour le moment dans la riposte israélienne avec le siège total de gaza et des bombardements massifs, et qui menace l’ensemble de la population palestinienne.
Ainsi, les pires options sont sur la table pour les jours à venir, et le soutien annoncé par le Hezbollah et l’Iran au Hamas dit le potentiel d’embrasement.
La France n’est pas à la hauteur de la situation. Le gouvernement a banni le mot « paix » de ses communiqués et se livre à une instrumentalisation indigne de la situation pour diviser et affaiblir la gauche et tenter de marginaliser la FI, contre laquelle les accusations sont sans fondement. Il est urgent et indispensable que, face à ce nouveau cycle de violences dont les populations israéliennes comme palestiniennes seront les premières victimes, la France joue son rôle au Conseil de Sécurité de l’O.N.U, pour exiger le respect des résolutions votées et travailler à un cessez-le-feu.
Depuis les accords d’Oslo en 1993, il ne se passe quasiment plus rien à l’échelle internationale pour une solution de paix durable. Pourtant, 138 états se sont prononcés à l’O.N.U en faveur de la Palestine. Il est plus que temps que la France et l’Union européenne reconnaissent l’État de Palestine. Un État viable, disposant d’une dimension territoriale cohérente et disposant de frontières sûres et stables.
L’O.N.U doit agir vite pour faire cesser le cycle infernal de la violence sans fin et des crimes de guerre, qui ne pourra se tarir que par la relance d’un processus de paix, l’arrêt de la colonisation de la Cisjordanie et la reconnaissance des droits nationaux des Palestinien·nes que nie obstinément le gouvernement israélien.
En attendant, les forces progressistes ont pour tâche de se mobiliser pour la paix, en premier lieu pour la mise en œuvre urgente d’un cessez-le-feu, pour conjurer le danger de nouveaux désastres potentiels comme l’invasion de Gaza ou du sud Liban. Elles doivent apporter leur soutien à la résistance civile palestinienne et aux mouvements qui en Israël militent pour la paix et la reconnaissance des droits des Palestinien·nes. L’unité doit prévaloir contre la course à l’abîme pour que toutes les vies comptent, à égalité.
Il est nécessaire, en France, de retrouver un esprit de dialogue et de fraternité, loin des polémiques visant à écarter du champ républicain celles et ceux qui ne soutiendraient pas inconditionnellement la réponse du gouvernement israélien.
La solidarité doit pouvoir s’exprimer dès lors, bien sûr, qu’elle respecte le droit, en particulier le droit de toutes et tous à la sécurité et la dignité. Ni la condamnation des crimes atroces du Hamas, ni celle des crimes de guerre commis par l’armée d’Israël ne contreviennent à ces principes. Aucune manifestation ne doit donc être interdite par principe.
La Gauche Ecosocialiste participera à toutes les initiatives pour soutenir toutes les victimes, palestiniennes, israéliennes et de toutes les nationalités, pour appeler à la paix et au respect du droit international.
Le 13 octobre 2023