Notre génération aspire à un projet de transformation radical de justice sociale et climatique. Elle l’a prouvé, en votant majoritairement pour les candidat.e.s du bloc de gauche, populaire et écologiste au premier tour de l’élection présidentielle et massivement pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives.
Ces élections ont ancré en notre génération l’idée qu’il est possible de faire gagner un autre projet. Un projet qui prenne la crise écologique à bras-le-corps, qui lutte contre la précarité généralisée et permette à chacune et chacun de vivre dignement. Un projet où la jeunesse serait enfin écoutée et respectée.
Depuis, nous avons subi un an de plus un gouvernement de droite libérale, celui d’Emmanuel Macron, celui de la distance et du mépris. Un an de plus à lutter contre la casse de notre système social, à subir la répression brutale organisée par son ministre de l’Intérieur, un an de plus à regarder notre démocratie souffrir. Ce fut un an de coups, de régressions sociales et d’inaction climatique.
Nous avons vécu une année pendant laquelle ce gouvernement n’a pas hésité à s’accorder avec l’extrême-droite pour faire reculer nos droits et fragiliser les plus précaires de nos concitoyen.ne.s. Aujourd’hui, l’extrême-droite ne se cache plus, investit l’espace public et médiatique pour répandre ses thèses, avec la complicité tacite d’Emmanuel Macron et de sa majorité. Elle se sent autorisée à crier « tout le monde déteste la République » ou encore à défiler avec des néo-nazis le week-end du 8 mai.
Nous ne voulons plus de ce monde-là.
Le mouvement social contre la réforme des retraites a démontré qu’une grande majorité des français.es aspirent à un autre projet de société tourné vers l’humanité et l’émancipation. Il est de notre responsabilité de travailler ensemble et d’offrir une alternative de gauche et écologiste à Emmanuel Macron et son monde.
Dans un an, un nouveau scrutin amènera les Français à se prononcer sur le monde qu’ils souhaitent voir advenir.
Face aux menaces qui pèsent sur l’Europe, nous devons prendre la mesure de l’enjeu qui est devant nous. Nous devons faire, ensemble, la démonstration qu’en France comme ailleurs dans l’UE, nous pouvons faire différemment. Qu’une alternative sociale, écologique et démocratique existe. Nous devons démontrer que cette alternative unitaire, celle de la gauche populaire et écologiste, existe et se renforce jour après jour.
Se diviser, c’est laisser un boulevard à l’extrême droite, qui se moque des questions européennes et ne compte sur cette échéance électorale que pour gagner en 2027.
Nous déplorons que jusqu’à présent, aucun débat de fond sur nos projets européens n’ait vraiment pu être ouvert au sein de notre camp politique.
Comment peut-on espérer faire vivre l’union sans même aborder nos points de convergence et de divergence et voir, ensemble, s’ils sont aussi indépassables que l’on peut le laisser croire ?
Ne nous laissons pas enfermer par nos adversaires dans le spectacle d’une gauche désunie qui chercherait d’abord à mettre en avant ses différences pour justifier sa désunion. Pourtant, nous ne pensons pas que ces divergences soient si insurmontables.
En juin 2022, nous avons été capables de nous rassembler sur un programme commun de plus de 650 mesures, parmi lesquelles un chapitre entier était consacré à la politique européenne. Au Parlement européen, les député·es européen·nes de notre famille politique votent déjà ensemble plus de 80 % du temps. Et, puisque nous souhaitons gouverner le pays ensemble, nous devrons être capables de toute façon, de construire un projet commun pour l’Union Européenne.
Nous pensons qu’il est possible de porter ensemble un nouveau projet européen qui rompt avec le cours libéral et productiviste de l’Union européenne et met au cœur l’exigence d’une bifurcation écologique, démocratique et solidaire. Nous devons contribuer à faire de la gauche et des écologistes un bloc solide et crédible à l’échelle de l’Union européenne, qui porte une vision commune du continent et de notre communauté politique.
Nous, organisations de jeunesse de la Nupes, souhaitons ouvrir la voie. Nous n’acceptons pas la désunion de la Nupes comme une fatalité. Il est encore temps.
Ce forum sera le processus de mise en débat, de rapprochement et de formulation de nos propositions. La conclusion de ces travaux programmatiques permettra de débattre de l’opportunité d’une liste commune aux élections européennes de juin 2024.
Nous tiendrons en ce sens un premier événement commun le 25 juin prochain, suivi d’un travail programmatique tout au long de l’été, clôturé à l’occasion des événements d’été de nos organisations respectives.
La jeunesse ne veut pas baisser les bras : l’union de la gauche populaire et des écologistes au sein de la Nupes est notre avenir. Le seul moyen d’incarner une alternative politique.
Nous lançons le forum Européen des jeunes de la Nupes.
Signataires : les organisations de jeunesse de la Nupes
- Camille Hachez Co-secrétaire nationale des Jeunes Écologistes
- Clovis Daguerre Co-secrétaire national des Jeunes Écologistes
- Emma Fourreau Co-animatrice des Jeunes Insoumis·es
- Aurélien Le Coq Co-animateur des Jeunes Insoumis·es
- Emma Rafowicz Présidente des Jeunes Socialistes
- Mathilde Heriaud Co-coordinatrice nationale des Jeunes Génération·s
- Julien Layan Co-coordinateur national des Jeunes Génération·s
Tribune publiée dans le JDD.