La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine vient d’entrer dans son huitième mois. Elle prend une importance toujours croissante, tant par l’implication à des degrés divers de nombreux acteurs internationaux dont les buts sont parfois très éloignés du soutien proclamé à l’autodétermination du peuple ukrainien, que par les conséquences multiples qu’elle a pour l’ensemble des populations de la planète. Les dernières déclarations de Vladimir Poutine, qui font suite à huit mois de résistance ukrainienne et à une série de contre-offensives qui mettent en lumière les faiblesses et l’essoufflement de l’armée russe, sont extrêmement inquiétantes. En organisant des « référendums » d’annexion dans les territoires du Donbass et les régions de Kherson et de Zaporijia et en brandissant, à nouveau, la menace nucléaire, Vladimir Poutine marque clairement une nouvelle étape terrifiante de la guerre.
En rattachant à la Fédération de Russie les territoires occupés, Poutine vise à donner une nouvelle dimension à la guerre : c’est désormais la Russie qui serait attaquée sur « son » territoire et donc en position légitime de riposter par tous les moyens. Poutine a insisté sur ce point : rien ne saurait l’arrêter dans son entreprise guerrière.
La mobilisation « partielle » de 300 000 réservistes et le durcissement, votée par la Douma, de l’arsenal répressif contre les réfractaires et les opposants marquent de manière claire la volonté de Vladimir Poutine de poursuivre la guerre contre l’Ukraine, dans la droite ligne des « buts de guerre » énoncés par Dimitri Medvedev : la destruction des infrastructures ukrainiennes et l’annexion totale du pays.
Aujourd’hui, plus que jamais, alors que la situation s’aggrave, nous devons nous opposer à la guerre de Poutine, en dénoncer le caractère impérialiste et dangereux pour la paix du monde. Cela ne peut en aucun cas signifier mettre sur le même plan l’agresseur et l’agressé. La paix passera par la mise en échec des manœuvres de Poutine, y compris sur le terrain militaire en Ukraine même. La Gauche EcoSocialiste réaffirme son soutien à la résistance civile et militaire du peuple ukrainien ainsi qu’à tous les mouvements sociaux, syndicaux, féministes qui luttent également pour les droits démocratiques et sociaux en Ukraine. C’est le sens de son adhésion au Réseau de Solidarité avec l’Ukraine.
Les mesures de mobilisation de la Russie, brutales et indiscriminées malgré la propagande officielle, frappent surtout la jeunesse des classes populaires défavorisées des villes et des régions les plus éloignées de Moscou et de Saint Pétersbourg. Elles ont entraîné, malgré une répression qui se chiffre en centaines d’arrestations, des mobilisations d’une ampleur jamais vue depuis le début de la guerre, dans de très nombreuses villes et régions, ainsi que le départ de Russie de plusieurs dizaines de milliers d’hommes en âge d’être mobilisés. La version russe de la chanson de Boris Vian, « le Déserteur », est devenue le signe de ralliement des protestataires. La Gauche EcoSoscialiste apporte son soutien à ces mouvements et aux déserteurs de l’armée russe. Elle exige que l’Union Européenne leur apporte sans attendre le statut de réfugiés, comme elle l’a fait pour les réfugiés civils ukrainiens depuis le début de la guerre.
Les besoins réels, matériels et militaires, de la résistance ukrainienne ne sont ni la cause ni ne justifient l’essor des budgets militaires qui ont commencé à augmenter bien avant la guerre en Ukraine. C’est pourquoi, devant l’aggravation de la menace nucléaire brandie par la Russie, les revendications de désarmement nucléaire et de dissolution des blocs reprennent toute leur importance. Il est temps de construire un puissant mouvement unitaire contre cette course aux armements et pour la dissolution des alliances militaires, dont l’OTAN.
Communiqué de la Gauche EcoSocialiste, le 28/09/22.