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Déclaration de solidarité avec la lutte du peuple ukrainien

Après une délégation du Réseau syndical international qui s’est rendue pour le 1 er mai en Ukraine, c’est le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine (RESU) https://ukraine-solidarity.eu/ qui a envoyé une délégation de 26 personnes d’une dizaine de pays, dont des parlementaires polonais, suisses, danois, finlandais ainsi que des représentants de mouvements de solidarités anglais, belge, français, espagnol, (Catalogne) du 4 au 7 mai, accueillis notamment par l’organisation ukrainienne Sotsialnyi Rukh (Mouvement social ukrainien). Un texte présenté par Vitali, de Sotsialnyi Rukh, a été adopté lors d’une dernière assemblée réunissant la délégation avec des militants d’organisations ukrainiennes.

DECLARATION

Le 24 février 2022, l’impérialisme russe a lancé une agression contre l’Ukraine. Depuis plus de deux mois, le peuple d’Ukraine ont combattu dans une bataille inégale les forces d’occupation, perdant des centaines de vies et endurant des destructions massives.  Alors  que nombre de politiciens à l’Ouest comme en Russie pronostiquaient que l’Ukraine tomberait en peu de jours, la grande mobilisation du peuple ukrainien dans toutes les sphères de la vie et le combat héroïque de la résistance ukrainienne montrent à quel point cette prise de position est erronée.De nombreux pays européens continuent de financer la machine de guerre russe en achetant du pétrole et du gaz russes.

 Dans le même temps, le peuple ukrainien est lésé par les réformes adoptées dans l’intérêt des plus riches, avant et même pendant la guerre. Ces décisions politiques ont pour effet de déplacer le fardeau de la guerre sur la majorité de la population. Les exemples sont la réduction des garanties des droits du travail pour les employés et la réduction des impôts pour les propriétaires d’entreprise. Ces changements s’accompagnent d’une réduction croissante de la sphère sociale, qui crée des conditions insupportables pour les Ukrainiens touchés par la guerre. Dans ces circonstances, l’Ukraine continue d’honorer ses obligations envers le FMI et d’autres créanciers. Au lieu d’enrichir les créanciers et les banquiers mondiaux, cet argent devrait aller à la défense du pays et à la satisfaction des besoins fondamentaux de la population. Par sa politique, le FMI continue de promouvoir des réformes antipopulaires en Ukraine et entraîne de plus en plus l’Ukraine dans l’esclavage, sapant son indépendance et rendant difficile la reconstruction du pays.

La destruction des infrastructures, de la production et des quartiers résidentiels soulève la question de la reconstruction de l’Ukraine, à quelles conditions et à quel coût la reconstruction aura lieu après la guerre, c’est une question urgente. Une reconstruction fondée sur la primauté de la politique néolibérale conduira à une pauvreté et à une oligarchie encore plus grandes. La restauration complète de l’Ukraine et de son rôle dans la fourniture de biens de base aux populations les plus défavorisées du monde est impossible sans changer le cours de la politique socio-économique aux niveaux national et mondial. La réponse à l’agression russe doit être la solidarité des peuples du monde. La victoire de l’Ukraine dans la guerre affaiblira les régimes autoritaires en Syrie, au Bélarus et dans d’autres pays, ce qui donnera au monde une réelle occasion d’avancer vers un développement démocratique incluant la justice sociale et environnementale. L’annulation de la dette extérieure de l’Ukraine sera un pas contre la domination du néolibéralisme, fondée sur l’inégalité et l’exploitation. L’exemple d’une telle politique ouvrira la voie à d’autres pays pour avoir des politiques de développement stables qui ne lèseront pas les plus pauvres en faveur des plus riches par des prêts inéquitables.

Notre gauche, les syndicats, les féministes et les défenseurs des droits de la personne luttent pour la victoire de l’Ukraine et promouvoir sa prospérité après la guerre, notamment :

• Le retrait des troupes russes du territoire de l’Ukraine, particulièrement des territoires occupés des régions de Donetsk et de Lougansk et de la République autonome de Crimée.

• l’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine, ainsi que l’imposition de sanctions sévères à l’encontre la Russie.

• L’introduction d’un programme social de reconstruction de l’Ukraine, visant à aider la population du pays, plutôt qu’à enrichir les élites commerciales.

• La renonciation à l’achat de combustibles fossiles russes, en entrant dans une véritable transition énergétique pour remplacer les combustibles fossiles par des achats provenant d’autres sources.

• L’abolition de la dette extérieure de l’Ukraine et de l’impossibilité de retirer des fonds à l’étranger.

• Le soutien à tous les réfugiés, indépendamment de leur nationalité, origines ethniques, religion, etc. Abolition de toutes les lois et des pratiques discriminatoires.

• De mettre fin aux réformes antisociales en Ukraine et d’abolir les frais administratifs élevés qui entravent la participation de la classe ouvrière à la vie politique.