Alors que le nombre de contaminé-e-s par le virus explose, que resurgissent les tensions à l’Est de l’Europe, que déjà on déplore plusieurs féminicides depuis le début de l’année, qu’on vient de connaître une vague de chaleur presque estivale conséquence du dérèglement climatique, une polémique sur le drapeau à mettre sous l’Arc de Triomphe fait rage. On pourrait en rire si ce n’était pas l’occasion pour Le Pen, Zemmour, Pecresse et Ciotti de rivaliser dans leurs surenchères chauvines et nationalistes. Bien sûr, les traités européens qui signifient toujours plus d’austérité budgétaire et de réformes libérales ne peuvent nous faire apprécier le drapeau européen. Pour autant, nous ne faisons pas notre le drapeau français au nom duquel se sont faites les guerres coloniales et les guerres napoléoniennes qui ont fait près de 1 million de morts (l’Arc de Triomphe a d’ailleurs été construit pour célébrer ces victoires françaises). Nous n’oublions pas non plus les millions de morts des boucheries de 1914 – 1918 pour satisfaire les profits des capitalistes des puissances européennes de l’époque.
Nous aurions préféré qu’à l’occasion de cette polémique, la gauche se démarque, choisisse le drapeau de la solidarité entre les peuples et reprenne ce que disait Jean Jaurès : « la capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage » et qu’elle rappelle qu’il a été assassiné pour avoir dénoncé la guerre qui venait, tout comme de l’autre côté du Rhin, ont été emprisonnés Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht pour s’être opposés au militarisme.
Bernard Galin