Malgré la une 100 % masculine de Libé, il ne faut pas désespérer à gauche comme dirait l’autre. Les universités d’été des différentes formations politiques des gauches et des écologistes, d’EELV au PCF en passant par les « Amfis » de la FI ou même du PS, n’ont pas donné lieu à l’incartade habituelle. Si personne n’était à l’abri d’une pique lancée sans tact, la guerre des présidentiables n’a pas encore eu lieu.
Certes, les candidats à l’élection présidentielle dans les starting blocks ne manquent pas . Chez EELV, un duel s’annonce entre Éric Piolle et Yannick Jadot. À la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon se prépare à une nouvelle bataille présidentielle. Côté PCF, Fabien Roussel a laissé entendre clairement l’hypothèse d’une candidature issue du Parti. Néanmoins, l’esprit de l’unité chemine, malgré son pas délicat et comme si tous étaient conscients du prix à payer d’y aller seul, sans que personne n’ait renoncé totalement à cette option. Les insoumis et les communistes discutent de nouveau, espérant rompre avec la confrontation fraternelle qui marque leurs relations tumultueuses depuis quelques années. Eric Piolle tente le dialogue avec la France Insoumise, convaincu que l’on changera le monde “avec ceux qui sont insoumis”. L’on aurait même discuté alliances aux prochaines échéances. Les socialistes, en quête d’avenir, ont fraternisé de même avec les écologistes, et le secrétaire général du PS n’hésite pas à parler d’union ou de rassemblement de la gauche.
Pas de naïveté, rien n’est fait et nulle doute que la solution pour 2022 devra reposer davantage que sur une bonne entente et des sentiments affichés. L’atomisation à gauche est un handicap mais l’unité sans fondements politiques sérieux ne fait pas une solution. C’est pourquoi, avant le qui, la question est celle du quoi. À cet égard, le Big Bang a voulu jouer son rôle dans la période et publie en cette rentrée « Le manifeste du temps des communs ». Cette contribution collective, nourrie par des sensibilités politiques diverses, veut souligner ce que nous croyons commun et essentiel pour une rupture avec le néolibéralisme et le productivisme, point de départ d’une démarche unitaire capable de gagner et de transformer.
Clémentine Autain et Elsa Faucillon. Publié sur le Fil des communs.