Instagram RSS

St Denis (93) : refus de l’union, une décision irresponsable !

Le 28 juin prochain, le second tour des élections municipales opposera la liste de Laurent Russier, Vivons Saint-Denis en Grand à celle de Mathieu Hanotin, Notre Saint-Denis.

En effet, ce 2 juin 2020, Laurent Russier et le PCF-EELV ont décidé de déposer leur liste unilatéralement sans fusionner avec celle de Saint-Denis en Commun conduite par Bally Bagayoko. Huit membres de Saint-Denis en Commun étaient pourtant disponibles de 16h05 jusqu’à 18h pour se tenir prêts à déposer la liste fusionnée. Bally Bagayoko, la tête de liste de Saint-Denis, était lui-même présent en préfecture.

Les représentants de Vivons Saint-Denis en Grand prennent donc la très lourde responsabilité de laisser Mathieu Hanotin, qui annonce sa volonté de chasser une partie des classes populaires de la ville et qui a fait campagne sur des valeurs de droite, s’emparer de la municipalité.

Après une semaine de discussions, nos deux listes étaient pourtant parvenues à s’accorder sur un nouveau programme ambitieux et une équipe renouvelée. Alors que les Dionysien.nes vivent une crise sanitaire et sociale sans précédent, il était impérieux de s’unir pour la surmonter et construire une ville plus juste, plus solidaire, plus écologique.

Cette décision est tout à fait irresponsable. Les motifs de ce choix dramatique n’ont rien à voir avec les urgences du moment et les exigences des Dionysien.nes.

Alors que nous étions en mesure de déposer une liste fusionnée, Laurent Russier et le PCF-EELV ont demandé à ce qu’un candidat, Madjid Messaoudene, soit exclu de la liste en prétextant qu’il est trop « clivant ». Initiateur de la grande marche contre l’islamophobie en novembre dernier, militant de longue date contre les violences policières, le racisme et les discriminations, il est depuis 2014 conseiller municipal délégué sous Didier Paillard puis sous Laurent Russier sans que ces deux maires n’aient jamais remis en cause sa délégation.

Dans les faits, Bally Bagayoko et la liste Saint-Denis en Commun ont refusé cette demande d’exclusion. Nous soutenions son positionnement sur la liste, mais face à ces difficultés, Madjid a quand même décidé de son plein gré de se retirer, ce que le PCF-EELV n’a pas entendu ou n’a pas voulu entendre. Sur le fond, la demande d’exclusion n’était pas tolérable car, d’une part ce n’est pas au PCF-EELV de faire le tri parmi les candidat·es de notre liste, d’autre part, et c’est le plus important, nous nous retrouvons dans les combats menés par Madjid Messaoudene.

La lutte contre le racisme, les discriminations et l’islamophobie, auxquels sont confrontés beaucoup de Dionysiennes et Dionysiens, est non seulement une cause juste mais aussi la condition impérative pour unifier notre camp social contre celles et ceux qui nous divisent et qui nous imposent des politiques libérales. Visiblement le PCF-EELV, comme une partie de la gauche, continue à rester aveugle à ce racisme. Qu’ils ne s’étonnent pas que les habitant.es des quartiers populaires ne votent plus pour eux.

Nous sommes fier·es de la campagne que nous avons menée et des valeurs et des idées que nous avons portées. Nous ne renoncerons ni à lutter contre les mauvais coups portés aux services publics et à la justice sociale et écologique, ni à la lutte contre les discriminations et pour l’égalité.

Nous remercions chaleureusement tous les soutiens de Saint-Denis en Commun pour leur extraordinaire engagement à nos côtés. Alors que la crise sanitaire et sociale frappe durement les Dionysiennes et Dionysiens, la gravité de la situation imposait un rassemblement sur des bases d’une bien plus haute importance que le choix de tel ou tel candidat.

Nous restons debout et insoumis face à ces pratiques politiciennes qui ne grandissent pas la politique.

Pour notre part, nous continuerons d’être sur le terrain aux côtés des Dionysiennes et Dionysiens dans leurs luttes sociales et leur soif d’émancipation.

Saint Denis en Commun, le 2 juin 2020.