Si le confinement ne peut être maintenu sur une longue durée, pour des raisons multiples, il faut cependant organiser le déconfinement dans des conditions sanitaires optimales. Ce n’est pas l’option du gouvernement depuis le début de la crise.
Chaque jour a illustré l’impréparation, l’incapacité du gouvernement à penser l’intérêt général par la planification, la réquisition des industries textiles pour fabriquer les masques, la mobilisation des laboratoires et des capacités industrielles pour fabriquer les tests. Tout cela couvert par son lot quotidien d’atermoiements, de décisions contradictoires et de mensonges.
La décision monarchique du chef de l’état fixant le déconfinement et le retour à l’école le 11 mais pour les maternelles et les primaires n’a qu’une raison : renvoyer au travail les parents, en utilisant l’école comme une simple « garderie ».
Emmanuel Macron a choisi l’économie de marché plutôt que la santé.
Le décrochage scolaire et les élèves en difficulté sont des alibis. Il est surprenant de se rendre compte maintenant de ces problèmes alors qu’ils existent et persistent depuis fort longtemps. Ce gouvernement ne se préoccupe nullement de ces élèves là en temps normal, preuve en est la diminution des moyens dans le service public d’éducation.
L’inquiétude est légitime car le manque de matériels reste une réalité et le virus continue à circuler avec des hôpitaux toujours sous tension. Les scientifiques, le monde médical en général désapprouvent la reprise des scolaires dans ces conditions et exigent aussi protections et dépistage généralisés. Cette rentrée prématurée le 11 mai aurait dû être différée dans le temps afin qu’elle soit préparée dans des conditions qui assurent la sécurité sanitaire pour tous et toutes.
La contamination au collège de Chauvigny dans la Vienne, avant même l’accueil des élèves doit nous inviter à une prudence extrême. Il est indispensable de fournir chaque jour des millions de masques, gratuits et de bonne qualité, pour tous les travailleurs ainsi que des tests à toute la population.
Le déconfinement et le retour d’urgence à la vie sociale dans tous ses aspects doit s’effectuer avec nos concitoyen-n-e-s, pas contre eux ni au dépens de leur santé.
Le MEDEF en première ligne veut nous faire payer la crise en rabotant encore sur les acquis sociaux, le temps de travail en accentuant la flexibilité.
Une tentation autoritaire est aussi dans les têtes gouvernementales pour restreindre les libertés et normaliser la vie sociale.
Nous leur opposons une autre alternative, avec comme horizon la satisfaction des besoins sociaux, transition et planification écologique et véritable démocratie sociale.
Dès le 11 mai , nous participons aux mobilisations et à la constitution d’un front social et politique pour la transformation sociale, écologique et démocratique de la société.
La vie en société va reprendre, la vie démocratique aussi. Et le plus tôt possible, nous agirons pour sanctionner les profiteurs et les incapables dans les urnes.
Myriam Martin, Jean-Christophe Sellin et Guilhem Serieys, conseillers régionaux LFI