Il ne s’agit pas d’une lubie personnelle, ni d’une posture politicienne, je laisse cela justement à tous ceux et toutes celles qui ont enfourché le même cheval que Christophe Castaner sur la soi-disant « attaque » de la Salpêtrière, journalistes et dirigeants politiques (y compris jusqu’à Yannick Jadot, consternant !), sans rien vérifier du tout, pensant surfer sur l’émotion que provoque ce type d’information.
Non, il n’y a aucun doute, l’actuel ministre de l’Intérieur doit démissionner car il a commis une faute très grave pour un ministre d’Etat.
Les faits sont désormais connus : il n’y a pas eu « d’attaque » de l’hôpital de la Salpêtrière. Des manifestant-e-s se sont réfugié-e-s au sein de l’hôpital pour échapper aux matraquages et aux gaz lacrymogènes qui saturaient l’air.
Mais pourtant, Christophe Castaner s’enfonce dans le déni et le mensonge, expliquant sans rire qu’il reconnaissait, dans sa première déclaration, un problème de vocabulaire, estimant qu’il n’aurait pas dû parler « d’attaque » mais « d’intrusion violente ».
Non, il n’y a aucun doute non plus, il ne s’agissait pas « d’une intrusion violente » mais d’une fuite éperdue des manifestant-e-s.
Sans conteste désormais, Christophe Castaner a menti. Et s’il s’est précipité mercredi soir, il avait largement le temps de revenir en arrière et de reconnaître son erreur. Ce n’est pas le choix priorisé, le gouvernement et le ministre de l’Intérieur préfèrent parler de « polémique » initiée par l’opposition au pouvoir de Macron.
Mais il n’y a aucune polémique, il demeure des faits et un mensonge d’Etat.
M. Castaner doit donc démissionner :
– parce qu’un ministre de l’Intérieur, ministre d’Etat donc, qui manipule l’information et porte de fausses accusations, ne peut rester en poste,
– parce que utiliser une partie des médias pour tromper l’opinion, est indigne d’un « soi-disant serviteur de l’Etat ». Il est même extrêmement inquiétant en démocratie, que l’information se transforme en propagande au service de celui-ci,
– parce qu’il y a eu de fausses accusations portées sur des manifestant-e-s innocent-e-s de ce qui leur était reproché,
– parce que l’attitude du ministre n’avait qu’un seul but, utiliser cet événement pour faire diversion et faire en sorte qu’on ne parle pas de la répression policière et de l’impossibilité pour cette manifestation du 1er mai à Paris de se dérouler à cause de l’intervention systématique des forces de l’ordre. Il s’est passé à Paris ce qu’il s’est passé à Toulouse le samedi 13 avril dernier. Les manifestant-e-s ont été sans cesse nassé-es, gazé-es voire matraqué-es, dans l’impossibilité la plupart du temps, de former un cortège,
– parce que depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, et sous la houlette de Mr Castaner, on note une victime, une vieille dame décédée à Marseille, un nombre effroyable de blessé-es, de mutilé-es, éborgné-es, avec des mains ou des pieds arrachés, un nombre incalculable de condamnations qui en disent long sur le niveau de répression de l’Etat.
Quand un pouvoir tente de museler les mouvements sociaux, de les discréditer, de les criminaliser en utilisant tous les moyens jusqu’aux mensonges qui compromettent un ministre, il est temps de réagir et d’agir.
Nos droits et libertés fondamentales sont attaqué-es.
Il est temps que l’ensemble des associations, organisations démocratiques, populaires, syndicales, partis de gauche et de transformation sociale, Gilets jaunes s’engagent ensemble, qu’ils prennent des initiatives pour exiger la démission de Castaner, la fin de la répression et de la criminalisation des mobilisations sociales.
Macron et son gouvernement refusant de répondre à l’urgence sociale, écologique et démocratique, s’enfonce dans une dérive autoritaire. Notre démocratie est en danger. Il y a urgence.
Myriam Martin, conseillère régionale Occitanie FI