Pour l’égalité des droits, la justice et contre le racisme et la loi Darmanin
Le 3 décembre 1983, 100 000 personnes manifestaient à Paris, concluant une Marche partie de Marseille le 15 octobre. Décidée par un groupe de marcheurs issus des quartiers populaires de la banlieue lyonnaise, cette première « Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme » marqua l’émergence d’une nouvelle génération, celle des jeunes Français enfants d’immigrés. Ils réclamaient l’égalité de regard et de traitement dans cette société qui était la leur. Elle fut organisée dans un contexte de nombreux crimes racistes, de violences policières, de dénis de justice, et d’une campagne électorale marquée par la xénophobie et l’idéologie sécuritaire qui vit, comme à Dreux, des alliances de la droite avec le Front national.
Cet événement a fortement marqué l’opinion, a provoqué un nouvel élan du mouvement antiraciste et une mobilisation réelle dans la jeunesse. La classe politique a en partie dû en tenir compte. Les discriminations sont devenues un sujet de réflexion et quelques mesures ont traité de la question de l’intégration de ces nouvelles générations dans la société.
Quarante ans après, nous devons encore et toujours marcher. Toutes les études montrent que les discriminations envers ceux qui sont perçus comme étrangers ou leurs descendants sont récurrentes, dans le logement, l’emploi, la participation à la vie sociale et citoyenne, la représentation politique… Parmi les services publics, perdure au sein de la police des pratiques violentes et racistes, en particulier les tristement célèbres « contrôles au faciès ». Cette situation est intolérable pour ceux qui la vivent et pour la société, comme l’ont montré les révoltes de juin 2023.
Les politiques migratoires sont, depuis des décennies, influencées par une idéologie de rejet que l’extrême droite a imposée dans la société française. Les mesures toujours plus répressives envers les migrants sont non seulement désastreuses mais aussi tragiques, comme en Méditerranée tout comme le nouveau projet de loi Asile et immigration de Darmanin.
Les succès électoraux de l’extrême droite s’accompagnent de la banalisation des discours de haine et de xénophobie assumés par nombre d’acteurs politiques ou médiatiques.
Nous souhaitons que l’anniversaire des Marches de 1983 soit l’occasion d’un nouvel élan de mobilisation sur ces questions. Du 3 octobre au 15 décembre, coordonnons et développons des initiatives partout en France, dans l’unité la plus large ! Que toutes ces initiatives convergent sur un mot d’ordre
Quarante ans après, nous marchons encore !
D’ores et déjà, nous appelons à une grande journée nationale de manifestations populaires :
Tous en marche, le dimanche 3 décembre 2023 ! Manifestation Populaire à PARIS ce 3 décembre !
RENDEZ-VOUS À 14 HEURES PLACE DU 18 JUIN 1940
INTER-COLLECTIFS CONTRE LE RACISME, POUR L’ÉGALITÉ DES DROITS ET LA JUSTICE
Premiers signataires :
- Associations : ACORT, ami·e·s de Maurice Rajsfus, Ancrages, ANPNPA, APCV, Association des marcheurs historiques de 1983, ATMF, ATTAC, Au Nom de la Mémoire, CRID, Femmes Plurielles, Fondation Frantz Fanon, LDH, Mémoires en Marche de Marseille, MRAP, Les oranges, RAAR, Réseau Féministe Ruptures, Réseau Mémoires Histoires en IdF, Trajectoires (Mémoires et cultures)…
- Syndicats : CGT, Émancipation – Tendance intersyndicale, FSU, SNES, Union Étudiante, Union Syndicale Solidaires…
- Partis politiques : EELV, Ensemble !, GDS, Gauche Écosocialiste, LFI, NPA, PCF, PEPS, PS, UCL.