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Interview de Laurence Lyonnais à L’Est républicain…

Lancement du groupe d’appui de la France Insoumise dans le Haut-Doubs en vue des élections européennes, ce vendredi à 18 h 30 à l’Esperluète à Pontarlier. Laurence Lyonnais, qui réside à Frasne, est la seule Doubienne sur la liste du parti de Jean-Luc Mélenchon. L’engagement de la presque quadra, agent de développement local à la Communauté de communes Frasne-Drugeon, trouve sa source dans « l’altermondialisme, l’écologie et l’agriculture paysanne. »

Vous figurez sur de la liste France Insoumise en position éligible (11e )…

C’est la troisième fois que je me lance dans une campagne européenne. Il y a une déconnexion entre les aspirations des citoyens de la base et les politiques conduites, nationales ou européennes. Aujourd’hui, le mouvement des Gilets jaunes montre que cette déconnexion produit de la colère, de l’écœurement et de la défiance vis-à-vis des élus. Quand les gens ne se sentent plus représentés, on a tous les ingrédients pour que ça craque…

C’est ce que vous ressentez lorsque vous allez à la rencontre des électeurs ?

Les gens se rappellent au souvenir de leurs représentants quand les injustices et les inégalités sont criantes. Les politiques européennes, très technocratiques, prennent très souvent le contre-pied de l’expression populaire. Je faisais partie des gens qui ont mené la campagne en 2005 pour le « non » au traité constitutionnel européen. Cette consultation a été foulée aux pieds. Cette construction européenne là ne correspond plus, ni aux intérêts sociaux, ni aux intérêts écologiques, ni aux intérêts démocratiques des peuples.

Vous êtes une écologiste militante, y a-t-il des exemples concrets sur la protection de l’environnement dans le Haut-Doubs ?

La plupart des normes découlent des règlements européens. Natura 2000 ou les grands programmes de restauration, c’est quand même grâce à des politiques européennes que l’on obtient des leviers financiers.

Il y a aussi un enjeu dans la renégociation de la prochaine politique agricole commune pour notre AOP comté. C’est une négociation avec la Commission européenne pour avoir le droit de contingenter la production de comté et de continuer à fonctionner tel que le Comité interprofessionnel de gestion du comté a conçu cette AOP. C’est contraire aux lois de la libre concurrence. Un enjeu important sur une politique agricole qui permette à la fois aux agriculteurs de vivre, aux territoires d’être dynamiques avec une agriculture bien présente, et qui protège l’environnement.

Comment menez-vous votre campagne ?

On privilégie les formes participatives où les gens font remonter des propositions. Être à l’écoute des personnes et mettre en relation ces attentes, ces besoins qui émergent des prises de parole dans la cohérence de notre programme en répondant aux urgences sociales, écologiques et démocratiques. Les gens peuvent venir nous rencontrer, nous parler, sans pour autant adhérer à toutes les idées de Jean-Luc Mélenchon.

Quand les gens ne se sentent plus représentés, on a tous les ingrédients pour que ça craque.

Publié dans L’Est républicain. Propos recueillis par Franck Roussel.