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Le 10 avril, voter Mélenchon, c’est décisif !

La campagne de la Présidentielle entre dans sa toute dernière ligne droite et trois candidatures se dégagent assez nettement.

Macron bénéficie de sa position de Président sortant et de sa position centrale sur l’échiquier politique, d’autant plus à l’heure où la peur de l’inconnu et celle de l’instabilité se renforcent sous l’effet de la guerre en Ukraine. Depuis son déclenchement, les thèmes de la campagne spécifiques à la situation française ont été relégués au second plan. Le programme de Macron, très à droite, empêche Pécresse de rassembler tout l’arc des électeurs traditionnels de la droite et décroche.

Le Pen profite d’un vote « utile » à l’extrême droite face à Zemmour et le devance.

Mélenchon distance largement les autres candidatures de gauche qui ne parviennent pas à décoller.

L’Union populaire gagne en puissance chaque jour. D’abord parce qu’elle est porteuse d’un programme chiffré, sérieux, répondant au désarroi social, comme aux crises climatiques et démocratiques. Et aussi parce qu’aller au second tour est désormais une hypothèse crédible pour son candidat, Jean-Luc Mélenchon.

Il n’est pas égal que l’ultime duel oppose Macron à Le Pen ou à Mélenchon.

Qualifier ce dernier au second tour, c’est infliger un camouflet à l’extrême-droite. Dans le contexte actuel, si cela ne peut être suffisant pour éradiquer définitivement le danger, c’est précipiter dans le camp néo-fasciste des éléments de crise politique majeure. Et c’est surtout l’empêcher de candidater directement au pouvoir. Car qui peut affirmer que Macron peut à coup sûr battre Le Pen  ? Le bilan de ces 5 dernières années invite plutôt à penser que Macron n’est en rien un rempart comme l’extrême-droite. En 2017, la candidate du RN avait fait 21,3 %. A ce jour, la moyenne des sondages donne l’extrême-droite à plus de 30 %, si l’on cumule les intentions de vote pour Le Pen et Zemmour.

Propulser Jean-Luc Mélenchon au second tour, indépendamment du résultat final, c’est faire de la gauche une force centrale. C’est permettre un second tour où le débat de fond se structure autour de questions sociales, écologiques, démocratiques fondamentales, un débat qui oppose le Président des riches à l’avocat des classes populaires. C’est montrer à celles et ceux qui luttent, que leurs thèmes seront bien présents au second tour et continueront d’exister dans le pays. En ce sens, c’est donner du courage pour continuer le combat politique et social, sur des bases vraiment à gauche, vraiment écologistes, dans la rue et dans les urnes. Enfin, qualifier Mélenchon au second tour, c’est ouvrir la possibilité d’un défaite de Macron, qui n’est pas invincible, au profit d’un projet enthousiasmant, tant du point de vue du contenu que de celui de la dynamique politique et sociale qu’il peut engendrer.

Évidemment, toute force politique est légitime à présenter sa candidature et à faire entendre ses propositions. Chacune et chacun peut avoir ses préférences. Mais les rapports de force électoraux réels font que sur les 6 candidat.es classé.es à gauche, un seul est en capacité de disputer le second tour.

Est-ce qu’il est neutre de risquer un second tour Macron Le Pen, quand on sait que les deux sont porteurs d’un programme radicalement antisocial et totalement climaticide ? Est-ce que le combat pour le climat, pour la retraite à 60 ans, pour les augmentations de salaires, pour l’égalité et contre toutes les formes de discriminations sera plus facile avec ou sans le candidat qui est porteur d’un tel programme au second tour?

A t-on envie d’un second tour dominé par les questions sécuritaires ou migratoires ?

Ces questions sont décisives et la seule réponse qui vaille, pour se donner toutes les chances et n’avoir rien à regretter, c’est qu’il ne manque pas une seule voix au candidat de l’Union populaire le dimanche 10 avril 2022.

Fred Borras. Le 4 avril 2022