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Fractures et invectives : appeler à la raison

La folle décision de la dissolution a porté un rude coup à la rationalité politique. On en voit partout la preuve depuis. C’est le cas dans notre camp, avec la folie de profiter de la création du Nouveau Front populaire pour tenter de se débarrasser des gêneurs, coupables d’avoir eu raison trop tôt.

Mais on le voit aussi ailleurs, chez Attal qui choisit de disparaître, Ciotti qui s’enferme dans son bureau avec ses clés, plus largement les batailles de logo au sein de LR mais aussi le délire des propos présidentiels et de la Macronie : le RN moins dangereux que le NFP, « immigrationniste » et antisémite, l’imputation du crime de Courbevoie à la responsabilité de Jean Luc Mélénchon, les rumeurs sur l’article 16, d’autres rumeurs montées de toutes pièces par l’extrême droite contre des candidat·es NFP et relayées par des journalistes sans prendre la peine de vérifier …

Mais là où les méthodes sont les plus délétères, c’est sans conteste sur les réseaux sociaux. Et de ce point de vue, notre camp n’est malheureusement pas en reste. Pêle-mêle, photo de Clémentine Autain lui imputant les idées fachos de son grand père contre lesquelles elle s’est toujours battue, faux propos attribués à Alexis Corbière avec montage vidéo, accusations de racisme contre Raquel Garrido, violentes attaques racistes et sexistes contre Amy Bah …

Le tout est agrémenté de fausses rumeurs sur les manigances prêtées à certain·es sur les financements de milliardaires ou le fait de trahir son camp et sa classe.

Or qui peut croire que notre camarade Hendrik allait passer chez Glucksmann ? Qui peut croire que nous puisons dans les poches des millionnaires pour faire nos campagnes alors que nous peinons à organiser les prêts pour les candidat·es que nous soutenons ? Hendrick, et les autres coupables d’avoir été en désaccord avec Jean Luc Mélenchon, sont nos camarades, nous militions toutes et tous ensemble il y a très peu de temps. Ces accusations sont folles, et la logique complotiste quasiment explicite.

La bataille sur les réseaux ouvre la porte aux pires méthodes masculinistes, racistes, diffamatoires. Attention, les réseaux sont les lieux de pouvoirs et l’expérience nous fait dire que les opprimé·es en seront les premières victimes. Cette bataille se joue sur le terrain de l’extrême droite, et donne une idée de la suite si le RN venait à l’emporter.

En tant que militant·es GES, il nous faut garder la « tête froide ». Nous nous battons contre des adversaires bien trop dangereux·ses pour jouer à attiser la haine dans notre camp. Il nous faut faire appel à la rationalité et au respect de celles et ceux qui dans l’union nous permettront de gagner. Il ne faut pas avoir peur de répondre NON ! et d’expliquer que ce type de méthodes doit être laissé  à nos ennemi·es. Si nous ne le faisons pas, nous courons à notre perte.

Manue Joshua, Ingrid Hayes